Critique : 2 Guns – Top Cops

Affiche de 2 Guns. Nous y voyons Denzel Washington et Mark Wahlberg dos à dos pointer leurs armes sur des ennemis communs qu'on ne voit pas. Des billets de banque volent sur tout le cadre.

Denzel Washington et Mark Wahlberg sont au meilleur de leur forme en ce moment. Le premier a démontré avec Flight qu’il assurait toujours autant dans le registre dramatique dans lequel on ne l’avait pas vu depuis The Great Debaters, qui n’est d’ailleurs jamais sorti en France. Le monument de charisme a même décroché une nomination à l’Oscar pour le long métrage qui marquait également le grand retour de Robert Zemeckis (Retour vers le futur). Quant à Mark Wahlberg, on le voit partout. En deux ans, le comédien s’est imposé dans les films de sales gosses Ted et No pain no gain et a fait preuve d’une sobriété exemplaire dans les oubliables Contrebande et Broken City. Pour couronner le tout, Marky Mark vient d’obtenir son Bac.

Pour s’accorder une petite pause, les deux compères ont décidé de déconnecter leurs neurones et de se réunir le temps d’une série B où les fusillades et punchlines s’enchaînent. 2 Guns n’a absolument rien d’original. On pourrait même qualifier l’œuvre de produit réchauffé ou de médiocre blockbuster estival. Le film pue les années 80 et n’est pas sans nous rappeler l’âge d’or des buddy-movies comme 48 heures et L’arme fatale, le charme en moins. Le scénario est totalement improbable et cette histoire d’agents infiltrés qui se retrouvent poursuivis par l’armée, la CIA et un cartel est dénuée de sens.

Toutes ces critiques à l’encontre de 2 Guns sont légitimes. Mais quand on voit Machete Kills mis en avant dans la presse et Die Hard 5 atteindre quasiment deux millions d’entrées en salles, on se dit qu’il y a comme un problème. Car 2 Guns, à l’inverse des longs métrages précités, est old school mais en aucun cas has been. S’il n’apporte rien au genre, il révèle tout de même un tandem irrésistible et déploie durant toute sa durée un second degré qui fait mouche. On ne croit pas une seconde à ce scénario comme on ne croyait pas à Jean Claude Van Damme dans Expendables 2. Et pourtant, cela fonctionne la plupart du temps.

Photo de Denzel Washington et Mark Wahlberg dans le film Top Cops. Les deux acteurs sont assis côte à côte dans le désert, semblent épuiser et discutent.

Baltasar Kormákur a mis en scène un long métrage formaté mais amusant devant lequel on ne s’ennuie jamais. Cela est dû en grande partie à ses deux têtes d’affiche. Washington nous refait le coup de sa coolitude à toute épreuve façon Out of time ou Déjà-vu tandis que Wahlberg épuise par son débit comme il l’avait si bien fait dans Les infiltrés ou Quatre frères. Et lorsqu’ils sont ensemble, l’alchimie est totale et fait de 2 Guns un divertissement efficace. Côté action, rien de très inventif, les gunfights sont présents et laissent place à des scènes originales mais qui manquent de saveur. On pense notamment à la séquence dans l’appartement de Wahlberg.

Ce qui est dommage, c’est d’avoir délaissé les personnages secondaires. Bill Paxton (Apollo 13) et Edward James Olmos (Blade Runner) font le nécessaire en caricatures d’agent corrompu et de baron de la drogue mais sont très vite expédiés. Ce qui nous désole, c’est le traitement infligé à Paula Patton, complètement passée à la trappe alors qu’on était ravis de la retrouver aux côtés de Denzel quelques années après Déjà-vu.

2 Guns, ce n’est en rien exceptionnel mais c’est exactement ce à quoi on s’attendait. Grâce à son duo classe, cool, parfois beauf mais toujours drôle, le film de Baltasar Kormákur est un buddy-movie qui témoigne d’une complicité comme on n’en avait pas vue depuis un bon moment dans le genre.

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