Les adaptations cinématographiques retraçant la vie du président Abraham Lincoln sont nombreuses. Entre l’excellent Vers sa destinée de John Ford ou le prochain projet de Spielberg, sobrement baptisé Lincoln, qui nous présentera un Daniel Day Lewis (Gangs of New York) métamorphosé, nous avons déjà eu l’occasion de découvrir le parcours hors du commun de celui qui a aboli l’esclavage aux Etats Unis. Mais aujourd’hui, Timur Bekmanbetov nous montre un aspect nouveau de l’homme et s’inspire d’un roman pour nous faire croire que le sage a également été un chasseur de vampires.
Le réalisateur de Wanted et Night Watch compte encore une fois exploser le box office avec ce film qui mixe l’histoire de l’un des hommes politiques les plus importants des Etats Unis avec le mythe des suceurs de sang, exploité à toutes les sauces en ce moment. Le spectateur comprend très vite qu’il ne va pas au cinéma pour voir un documentaire d’éducation civique mais un blockbuster complètement débile qui lui permettra de prendre un maximum de fun.
Et malheureusement, ce n’est même pas le cas. Dès les premières minutes, les filtres de couleurs de Bekmambetov piquent les yeux, les effets spéciaux sont assez grotesques pour une production de ce calibre et la réalisation s’apparente plus à une série Z qu’aux influences burtoniennes qu’il revendique. Bekmambetov prend son spectateur pour un abruti et lui balance un récit qui empile cliché sur cliché et bâcle toutes les parties, à l’image de la formation du héros qui ne se résume qu’à des coups de hache au ralenti. D’ailleurs, les scènes d’action sont du même acabit et le cinéaste nous écœure avec ses slow-motion foireux. On ne vous parle même pas des séquences numérisées de la Guerre de Sécession, digne des plus belles cinématiques des premiers Final Fantasy.
Le pire, c’est lorsque Bekmambetov aborde la face politique de l’homme. En une heure et demi, il ne fait qu’aborder très brièvement la « véritable » identité du barbu légendaire. Son savoir et son talent d’orateur ne se résument qu’à trois pauvres scènes durant lesquelles on le voit étudier un bouquin de droit et deux autres où il fait un discours à la foule, de manière assez plate et dénuée de charisme. Benjamin Walker est d’ailleurs un mauvais choix pour le rôle titre. Cabotin, inexpressif, jouant avec sa hache comme Tom Cruise le faisait avec ses verres dans Cocktail, il ne provoque jamais l’attachement du spectateur, tout comme la plupart des autres acteurs. Dominic Cooper (The Devil’s Double) en fait des tonnes comme souvent, Rufus Sewell est un méchant trop peu effrayant et les deux seuls comédiens potables, Mary Elizabeth Winstead (Scott Pilgrim) et Anthony Mackie (Démineurs), ont hélas les rôles les moins mis en avant.
Abraham Lincoln : chasseur de vampires est une grosse production ratée à tous les niveaux qui n’a même pas le mérite d’amuser son public. La fin, gerbante, représente parfaitement le cynisme de Bekmambetov, escroc dont on n’a pas fini d’entendre parler. Quand on voit que ce type est financé par des artistes du calibre de Tim Burton, on se dit qu’Hollywood va mal.
Je trouve juste scandaleux que l’on puisse utiliser l’image de l’ancien président de la sorte, c’est juste n’importe quoi!
Quand est ce que Clinton tombe dans le domaine public qu’on puisse l’envoyer massacrer des extra-terrestres?
Ouais, on va plutôt voir ça comme un hommage, je ne pense pas qu’Abraham Lincoln se soucie aujourd’hui de ce qu’on fait de son image, et de plus elle n’est pas non plus altérée, puisqu’on en fait un héros. de là à le comparer à Clinton, faut pas déconner non plus, je pense que la différence est majeur dans ce qu’ils ont accompli. Et le roman dont le film est tiré est très bien, soit dit-en passant 😉
Alors je me pencherai sur le roman, pour rattraper la déception que le film m’a laissée 🙂
Moi j’ai passé un bon moment devant ce film. Sincèrement, quand on entend un titre comme Abraham Lincoln Chasseur de vampires, je ne crois pas que l’on puisse s’attendre à autre chose qu’un sympathique film fantastique, tant le thème est tiré par les cheveux. Je n’ai pas été déçu, c’était à peu près ce à quoi je m’attendais. Certaines choses étaient moins bonnes que prévu (comme cette seconde partie dans laquelle on le voit président qui m’a passablement ennuyé), et d’autres un peu meilleurs. Dans l’ensemble, je crois qu’on appele ça un divertissant divertissement.