Critique : After Earth – Le nombril du monde

Affiche du film After Earth de M. Night Shyamalan. Nous y voyons les deux héros interprétés par Will Smith et Jaden Smith en alerte. Sur leurs corps, nous découvrons la photo en transparence d'un vaisseau échoué dans la nature et d'un homme sur le toit du vaisseau.

A l’époque de Phénomènes, nous faisions partie des derniers à défendre M. Night Shyamalan, cinéaste virtuose (Incassable) qui aura marqué en cinq films le cinéma fantastique au point d’être considéré comme l’un des nouveaux maîtres du genre. Mais après ça, il y a eu l’épisode du Dernier maître de l’air, un navet qui prouvait que Shyamalan avait atteint ses limites. Lorsque l’on a appris qu’il était aux commandes d’After Earth, un blockbuster fait par les Smith, pour les Smith, on s’est dit que le cinéaste était fini et que sa grande époque était définitivement révolue. A-t-il réussi à éviter le désastre ?

Kitai est un jeune homme qui suit les traces de son père, un illustre Ranger. Mais Kitai n’arrive pas à maîtriser sa peur et n’est pas encore prêt. Lorsqu’il est en route pour un entrainement avec son paternel et que leur avion se crashe sur une planète inhabitée, Kitai va devoir faire preuve de courage pour les sortir de cette situation. Sur une Terre hostile, Kitai affrontera seul des créatures étranges et surtout sa propre nature.

Will Smith s’applique depuis quelques années à faire de ses enfants de véritables stars, à commencer par son fils Jaden. Le petit qui s’était révélé convainquant dans le mignon A la recherche du bonheur a fait son bout de chemin en tournant son Karaté Kid et en rappant dans un duo mémorable avec Justin Bieber. Et tout comme ce dernier, on ressent chez lui une arrogance et un sentiment de fierté qu’il n’arrive pas à faire disparaître à l’écran. On ne voit que lui dans After Earth. Les décors ne sont là que pour lui. S’il y a des arbres, c’est pour qu’il puisse s’y agripper. S’il y a de la terre, c’est pour qu’il puisse courir dessus. S’il y a un oiseau, c’est pour qu’il puisse se faire porter. Même son papounet reste paralysé durant tout le long métrage afin qu’il puisse s’amuser sur cette Terre pas très accueillante. Le petit prince est maintenant prêt à devenir roi et l’on est certain qu’Hollywood va lui laisser le trône car Jaden est comme Will, il rapporte au box office.

Photo de Will Smith et Jaden Smith dans le film After Earth de M. Night Shyamalan. Dans un vaisseau futuriste échoué, les deux hommes discutent.

Et M. Night Shyamalan dans tout ça ? Il s’affirme dans After Earth comme un technicien et non comme un réalisateur. L’intelligence et la créativité qui ressortaient de ses plans ont disparu. Son scénario basé sur une histoire de Will ne détient aucune originalité et le parcours du jeune homme n’est jamais touchant tant il est prévisible et convenu. Dans sa partie survival, After Earth est souvent dépassé par Hunger Games, adaptation pourtant faiblarde des romans de Suzanne Collins. Si vous êtes amateurs du genre, (re)découvrez plutôt le Territoire des loups, le dernier chef d’œuvre de Joe Carnahan dans lequel le personnage principal est celui qui aurait dû avoir une place considérable dans After Earth, la nature. Evidemment, il y a quelques bonnes trouvailles dans l’univers et les effets spéciaux sont toujours très réussis mais l’exercice est vain et n’offre rien de nouveau ou surprenant.

On aurait aimé que la Terre soit mieux exploitée, que les enjeux dramatiques soient décuplés et que le petit ait un véritable parcours initiatique et pas seulement un champ d’obstacles qu’il brave sans difficulté. Il restera l’alchimie qu’il a avec son père mais cela ne suffit pas à faire un film.

Aujourd’hui, M. Night Shyamalan n’est plus qu’un yes man comme les autres, un réalisateur de blockbusters impersonnels et plus du tout l’auteur de ses débuts. After Earth est légèrement supérieur à nos basses attentes mais il est temps que le festival Smith s’arrête.

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