Critique : Amitiés Sincères – Gérard, Jean Hugues, Wladimir et les autres

Affiche du film Amitiés Sincères sur laquelle les quatre personnages principaux marchent sur la plage et rient.

Autant être clair tout de suite. Si à la place de Gérard Lanvin et Jean Hugues Anglade, Jean Pierre Bacri et Samuel Le Bihan avaient tenu les rôles principaux de cette tendre comédie, nous n’aurions jamais fait le chemin jusqu’au cinéma. Les deux acteurs sont l’unique raison qui nous a motivés pour aller découvrir ce long métrage gentil mais sans surprise. Car les comédiens ont réussi à faire un joli comeback ces dernières années grâce à un gaillard qui les a mis en valeur mieux que personne. En effet, Olivier Marchal a ressuscité Anglade avec la série Braquo et lui a offert un rôle de policier torturé qui lui va comme un gant. Quant à Lanvin, il a fait preuve d’une sobriété exemplaire dans Les Lyonnais, le dernier film de l’ancien policier. Selon nous, ces deux gueules du cinéma français se bonifient avec le temps. Et rien que pour eux, Amitiés sincères valait le déplacement.

C’est l’histoire de trois potes qui se connaissent depuis 30 ans et qui ont tout affronté ensemble. Le premier tient un restaurant, le second une librairie et le troisième est écrivain. Quand ce dernier tombe amoureux de la fille du premier, c’est le début des problèmes. Entre mensonges et trahisons, la situation se met à dégénérer et les révélations risquent de briser cette amitié sincère.

Rien de nouveau dans le long métrage de Stephan Archinard et François Prévôt-Leygonie qui transposent à l’écran leur pièce de théâtre. On reprend des thèmes déjà exploités maintes et maintes fois dans le cinéma français, notamment chez Sautet (César et Rosalie), et l’on y ajoute des répliques cinglantes qu’Audiard n’aurait pas renié. On retrouve un père poule psychorigide qui voit sa fille lui échapper pour aller se blottir dans les bras d’un autre. On y suit un écrivain en panne d’inspiration qui signera son chef d’œuvre grâce aux évènements passionnés qui viennent chambouler sa vie. On y regarde trois potes boire du bon vin, se faire des bonnes bouffes et partir en vacances dans leur sympathique maison à l’Ile de Ré. Tout cela n’est pas désagréable et certaines situations sont plutôt cocasses mais ce manque d’originalité provoque parfois l’ennui et le film tombe souvent dans les longueurs.

Photo de Jean-Hugues Anglade, Gérard Lanvin et Wladimir Yordanoff dans le film Amitiés Sincères. A table, les trois amis boivent un verre de vin et rient ensemble dans la librairie de Yordanoff.

Avec son personnage de teigneux, Lanvin frôle parfois le cabotinage mais il est épaulé par des seconds rôles qui s’affirment sans problème et lui permettent de s’effacer. D’ailleurs, ils sont tous assez bien développés. La jeune Ana Girardot continue de prouver qu’elle est une valeur sûre après la série Les revenants et le biopic Cloclo. Notre coup de cœur, c’est Jean Hugues Anglade, plus en retenue que son partenaire et moins antipathique.

Amitiés sincères fait partie de ces films de qualité qui sont néanmoins bien trop communs pour se démarquer des nombreuses autres sorties. La réalisation manque à nos yeux d’ambition et ne nous offre rien d’inédit. On n’ira pas jusqu’à dire que c’est au niveau d’un épisode de Louis la brocante, mais il faut avouer que sans ce casting attachant, on n’y aurait jamais jeté un œil.

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