Critique : Bunraku – Le mauvais goût charmant

Affiche de Bunraku sur laquelle nous voyons tous les personnages côte-à-côte sur un montage qui évoque un film d'action.

Le 1er décembre sortira directement en DVD et Blu Ray le très kitsch Bunraku réalisé par le débutant Guy Moshe qui signe là son deuxième film. Malgré un casting alléchant et une bande-annonce qui donnait envie, le résultat est, à l’image du nom de son metteur en scène, pas très joli.

Rempli de références et de clins d’œil, l’œuvre nous emmène dans une ville mystérieuse « à l’Est de l’Atlantique » où deux mercenaires débarquent pour virer un tyran qui détient tous les pouvoirs et la plupart des terres. Rendant hommage au bunraku, théâtre japonais où l’on utilise des marionnettes, aux Comics et aux films de la Shaw Brothers, le long métrage est un mélange des genres qui tente de construire un univers qui lui est propre et qui se révèle plus ou moins réussi. Les décors en cartons en dégouteront beaucoup mais ils sont totalement assumés et le spectateur finit par leur trouver un certain charme.

Malheureusement Bunraku compte de nombreux défauts. Le film de genre est l’un des meilleurs dans le cinéma pour véhiculer un message. Ici, les références historiques et culturelles sont nombreuses mais pas assez appuyées. La révolte du prolétariat face au dictateur Nicola n’est pas suffisamment présente. Moshe a préféré concentrer son récit sur le parcours des deux héros, un cowboy et un samurai du 21ème siècle. Hélas, ce n’est pas forcément l’approche la plus pertinente et le spectateur finit par s’ennuyer. Mais là où le film n’est vraiment pas convaincant, c’est lorsque l’action débarque. Les scènes sont chorégraphiées et filmées par une mamie. Elles manquent réellement d’intensité.

Mais comment ne pas éprouver un plaisir coupable face à un nanar de ce calibre assumé la plupart du temps ? Les acteurs que l’on aime bien font ce qu’ils peuvent et ne se prennent pas vraiment au sérieux (Woody Harrelson, Ron Perlman, Josh Hartnett). D’un côté, avec des costumes et des coupes de cheveux aussi ridicules, ils n’avaient pas intérêt.

Photo de Ron Perlman dans le film Bunraku, qui semble partir d'une scène de combat.

Bunraku est donc une tentative échouée de ce qui aurait pu être un délire totalement décomplexé et nous en mettant plein les mirettes. L’échec de l’oeuvre est sûrement dû au manque d’expérience de Moshe dans le genre. Espérons qu’il se rattrapera dans quelques années avec des films plus prometteurs.

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