Critique : Charade – Spy Game

Affiche du film Charade réalisé par Stanley Donen sur laquelle nous découvrons Cary Grant et Audrey Hepburn sur un montage photo coloré et intrigant.

En ce moment, le film d’espionnage est très à la mode. Cette semaine marque le retour de la saga Jason Bourne mais sans Matt Damon, remplacé par le très bon Jeremy Renner (The Town) qui joue le rôle d’un autre agent. En février, La taupe sortait pour venir s’imposer immédiatement dans notre top 10 annuel. Puis nous avons eu droit à l’efficace Sécurité rapprochée et à la comédie Target dans laquelle jouait l’acteur du moment, Tom Hardy. Mais le long métrage était une déception, un film de cakes très lourd qui ne rimait pas vraiment avec finesse. Ce qui est en revanche le cas du fabuleux Charade.

Regina Lampert est une américaine vivant à Paris, mariée à un riche homme d’affaires. Lorsque ce dernier est assassiné, elle découvre qu’il était lié à de sombres histoires remontant à la Seconde Guerre Mondiale et qu’il détenait un précieux trésor. Persuadés que Regina a hérité de ses biens, les meurtriers se lancent à sa poursuite. Regina demande alors de l’aide à Peter Joshua, un homme très charismatique qu’elle a rencontré aux sports d’hiver.

Charade est le genre de films qu’on adore. Atmosphère des sixties, musique jazzy du compositeur Henry Mancini (Hatari), tournage dans une ville sublime, duo emblématique de stars au sommet de leur art… Tout y est. Stanley Donen nous emmène en balade dans un Paris rayonnant et manipule son spectateur avec un scénario cousu de fil blanc et bourré de rebondissements. Qui manipule qui ? Jusqu’au dernier plan du film, on reste suspect vis-à-vis de l’identité des protagonistes et l’on s’attend constamment à un énième twist.

Tout cet enchaînement de péripéties est amené avec humour et intelligence. Même si l’ambiance du long métrage a vieilli, l’histoire continue de nous surprendre, alors que nous sommes habitués à des œuvres où la trahison est monnaie courante. Alfred Hitchcock aurait pu mettre en scène Charade et en faire un thriller dans la lignée de La mort aux trousses ou La main au collet dans lesquels on retrouvait également Cary Grant. Mais malgré tout le respect que l’on a pour le bonhomme, on doute qu’il aurait su apporter l’humour qu’a réussi à insuffler Stanley Donen.

Photo d'Audrey Hepburn dans le film Charade de Stanley Donen. L'actrice sort d'un magasin et enfile des lunettes de soleil comme pour passer inaperçue.

Car Charade, en plus d’être une œuvre malicieuse et trompeuse, est aussi l’une des meilleures comédies hollywoodiennes jamais réalisées. Cela est en grande partie dû à la complicité des deux comédiens principaux. En effet, Grant et Hepburn forment un duo qui a de l’allure, une association comme on n’en voit plus à l’écran. On l’avait déjà dit précédemment sur le blog mais Hepburn est clairement l’une de nos actrices préférées. Avec son air espiègle, elle ne peut que provoquer l’adhésion du spectateur. Dans le rôle de cette femme profondément naïve, elle est irrésistible. Quant à Cary Grant, il est parfait en gentleman mystérieux. Au niveau des seconds rôles, on retrouve Walter Matthau (Seuls sont les indomptés), James Coburn (Pat Garrett & Billy The Kid) ainsi que George Kennedy (Luke la main froide), trois monstres bien trop méconnus dans l’Hexagone.

Charade est un coup de cœur classique que nous tenions à vous faire découvrir dans cette période où l’humour subtil se fait de plus en plus rare au cinéma. A consommer sans modération rien que pour les deux têtes d’affiche qui font, comme d’habitude, des merveilles.

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