En 1982, John Milius réalisait un chef d’œuvre de l’heroic fantasy avec un acteur sur le point de devenir une star, Arnold Schwarzenegger. Près de 30 ans plus tard, Marcus Nispel, papa de nanars tels que Pathfinder (2007), décidait de livrer sa version. Et comme de nombreux fans l’avaient prédit, ce remake s’avère complètement inutile et va même jusqu’à ridiculiser le mythe du Cimmérien.
L’original s’ouvrait sur une scène d’introduction éblouissante, magnifiée par la partition de Basil Poledouris. Milius avait très bien su retranscrire à l’écran l’univers créé par Robert E. Howard et nous embarquer dans la quête du héros. Celui-ci, témoin du meurtre de ses parents alors qu’il n’est qu’un enfant, deviendra par la suite esclave et devra se battre pour survivre. A l’inverse de héros comme Braveheart, Conan utilise d’abord la violence et son épée avant de s’instruire et d’enrichir sa réflexion. Ce n’est pas le cas dans la version de 2011 dans laquelle le jeune homme est formé par son père avant d’assister à sa mort. Ce qui ne le rend pas plus intelligent pour autant. Ne subissant aucun parcours initiatique à l’image du héros de Milius, Conan drague, boit et fait des bras de fer avec ses potes. Eh oui, Conan est devenu un véritable kéké !
La version de 1982 nous emmenait dans une histoire de vengeance, enrichie de sous-intrigues toujours intéressantes et cohérentes, de personnages secondaires toujours sympathiques et de paysages magnifiques malgré des défauts évidents comme le jeu excessif de Schwarzenegger. Le film de Nispel souffre quant à lui d’une intrigue qui ne nous captive pas, d’interprètes et de dialogues souvent ridicules. Les scènes d’action sont filmées avec une caméra qui tremblote et des ralentis périmés dans lesquels la violence est toujours gratuite. Certes, cette dernière était également présente dans la première adaptation, tout comme le sexe, mais ils avaient été brillamment utilisés par les scénaristes John Milius et Oliver Stone comme un instrument de subversion.
Comme points communs, les deux films n’ont donc que leur titre et les muscles de l’acteur principal. La force du premier opus résidait dans sa mise en scène et son scénario. Ces éléments ne sont que deux des nombreuses faiblesses du remake de Nispel. Conan, héros mythique de l’heroic fantasy, n’est devenu qu’un sombre personnage de série Z.
Bonjour
Assez d accord avec cette critique de ce « remake » qui ne sert vraiment a rien; en outre le comparatif entre les deux BO Poledouris / Bates renforce le sentiment d une parfaite inutilite… Basil avait su creer une telle symphonie !
A+ les Broz