Depuis le début de sa carrière, Mark Wahlberg tente de la diversifier en allant parfois vers le film d’auteur (Boogie Nights, La nuit nous appartient), parfois vers le blockbuster comique (Very Bad Cops, Crazy Night). Mais ce qui a fait de Marky Mark une star du cinéma, c’est le film d’action. Depuis ses premiers longs métrages, l’acteur a toujours eu un penchant pour le genre. Il a participé à des projets ridicules (The big hit, Max Payne) et à d’autres beaucoup plus sympathiques (Quatre frères, Braquage à l’italienne). Aujourd’hui, il revient en découdre avec Contrebande. Mais ce long métrage penche-t-il plutôt du côté des œuvres de qualité du comédien ou à l’inverse de celles qu’il faut éviter ?
Chris est un ancien contrebandier aujourd’hui repenti qui consacre sa vie à sa famille. Lorsque son beau-frère foire une transaction en jetant à la mer un sac rempli de cocaïne et s’attire les foudres d’un caïd local, Chris va devoir régler le problème et rembourser les dettes au criminel qui menace de s’en prendre à sa famille.
Avec son intrigue plutôt classique, Contrebande nous propose une plongée dans le monde du trafic maritime qui nous fera voyager entre la Nouvelle Orléans et le Panama et qui n’a que l’unique prétention de nous divertir. Tout commence plutôt bien. On se laisse porter par Wahlberg de plus en plus sobre avec le temps, par cette histoire de poisse apparemment séduisante et l’on attend tranquillement les scènes d’action. Mais elles n’arriveront pas tout de suite. Le réalisateur, Baltasar Kormakur, préfère jouer sur le suspense. En effet, Wahlberg devant reprendre ses activités de contrebandier, est obligé de faire un aller-retour jusqu’au Panama pour un coup censé lui rapporter pas mal de faux billets. Evidemment, tout ne se passera pas comme prévu et les trahisons iront bon train. Malheureusement, Contrebande traîne beaucoup trop en longueur, notamment dans la partie sur le rafiot et le spectateur se laisse difficilement convaincre à cause des péripéties prévisibles et de l’interprétation peu convaincante de la plupart des comédiens. Après une quinzaine de minutes au Panama efficaces et plutôt bien mises en scène, on tombe dans un dernier chapitre très décevant et dénué de surprise. Pourtant, un retournement de situation assez inattendu se produit mais il est gâché par l’éternel classicisme hollywoodien.
Du côté des acteurs, on est agréablement surpris par un Ben Foster (Alpha Dog) assez calme et loin de ses interprétations hystériques. La palme du cabotinage revient à Giovanni Ribisi (Avatar), insupportable dans le rôle du dur à cuir tatoué qui aimerait faire peur. Enfin Kate Beckinsale (Underworld) est assez transparente et son rôle est complètement passé à la trappe. A la fin du film, on se dit que l’on aurait peut être du se pencher sur l’oeuvre original, Reykjavik-Rotterdam (2008), qui avait été nommé à l’Oscar du meilleur film étranger et dans lequel le héros était interprété par Baltasar Kormakur lui-même.
Finalement, en apprenant que tout cela n’est qu’un remake, on comprend l’ambition de Contrebande : les pépettes. Dénué de charme, le film n’est qu’un énième produit industriel qui a voulu surfer sur le succès public et critique de son modèle. Et encore, une fois, l’opération a fonctionné aux Etats Unis. On attend Wahlberg dans Pain and gain, la nouvelle folie de Michael Bay (Tranformers), qui aura au moins, on l’espère, le mérite de nous présenter de vraies gueules (The Rock, Ed Harris) dans un enchaînement de séquences débiles mais qui ne nous feront pas regretter le prix du billet.