Après l’énorme ratage Ma part du gâteau, comédie douteuse qui ne pouvait que provoquer la stupéfaction des amateurs de Cédric Klapisch, nous attendions le cinéaste au tournant. Son Casse-tête chinois, dernier volet d’une trilogie qui a su aborder avec humour et sensibilité le passage de l’adolescence à l’âge adulte, ne pouvait que nous intriguer.
Xavier, le héros de L’auberge espagnole et des Poupées russes, a 40 ans et est désormais divorcé de Wendy. Lorsqu’elle décide de s’installer à New York avec ses enfants, Xavier sort de ses gonds. Il est peut-être temps pour lui de vivre un nouveau départ et de nouvelles aventures. Il part donc lui aussi vivre dans la Grosse Pomme.
Cédric Klapisch et Romain Duris avaient déjà réussi à rendre le personnage de Xavier très intéressant dans les deux premiers volets. Avec Casse-tête chinois, c’est un individu plus nonchalant que l’on retrouve. Si Xavier a toujours ses problèmes existentiels, il les vit avec un certain détachement qui le rend encore plus attachant. Une nouvelle fois, l’identification est totale et volontaire de la part de Klapisch.
La crise de la quarantaine, Xavier la vit comme un nouveau départ et s’il a de plus en plus de responsabilités, il reste cet enfant désinvolte obligé de rattraper le coup dans chacune des situations qui lui échappent forcément.
Léger, drôle et inventif, Casse-tête chinois est assurément la comédie française de la fin d’année 2013. On ira même jusqu’à dire qu’il s’agit de notre épisode préféré de la trilogie. En effet, le charme de la ville de New York et l’attitude de Xavier nous ont totalement conquis. Le long métrage est drôle sans avoir la lourdeur des comédies françaises habituelles. Le Cédric Klapisch fin et philosophe semble donc être de retour après un léger égarement.
Romain Duris est toujours entouré des excellentes Cécile de France et Kelly Reilly ainsi que d’Audrey Tautou, la jolie surprise de cet épisode. Il faut dire que Martine n’était pas le personnage le plus funky des deux précédents opus. Mais dans Casse-tête chinois, elle est plus libre, décomplexée et dégage un véritable charme.
Casse-tête chinois est un feel good movie à prendre à la coule tout comme Xavier le fait avec sa vie. La bande originale est toujours aussi entraînante, les comédiens toujours aussi inspirés et le scénario de Klapisch rempli d’idées savoureuses. Ajoutez à cela le bitume de New York et vous aurez droit à un petit moment de bonheur.