Critique : Expendables 3 – The Next Level

Affiche d'Expendables 3. Nous y voyons tout le casting réuni pour une grande photo de famille.

Avec sa classification PG -13 aux Etats Unis et son casting de jeunes cakes qui auraient mieux fait de rester dans l’univers du porno, ce nouvel épisode d’Expendables faisait peur. Malgré tout, la présence de Stallone à l’écriture et l’arrivée d’anciens cogneurs nous confortaient dans l’idée qu’on allait passer un moment agréable à défaut d’être mémorable comme c’était le cas avec le deuxième opus.

Malheureusement, lorsque le rideau tombe, le plaisir a totalement disparu. Il ne reste qu’un sentiment de nostalgie et l’impression qu’on ne retrouvera plus les héros qui ont dominé le box-office des 80’s et des 90’s. La violence exacerbée de Payback a totalement disparu, au même titre que la folie et le second degré qui caractérisaient True Lies ou Demolition Man.

Au final, que reste-t-il dans ce triste Expendables 3 ? A vrai dire, pas grand chose. Si l’on ne doute pas de la bonne volonté du chef de file, on se demande comment il a pu accepter qu’un tel nanar soit mis en scène. Le film rejette toute la nervosité et la mélancolie du premier épisode, qui nous laissait croire que les papys n’avaient rien perdu de leur franc-parler et leur envie d’en découdre.

Au lieu de ça, il confond fun et stupidité à l’instar de nombreuses séries B moisies récentes telles que White House Down et Machete Kills. Au lieu de raconter une histoire au spectateur, on se contente de lui servir quelques punchlines réchauffées agrémentées d’un ou deux rires gras qui font croire que les comédiens ont pris leur pied et de quelques séquences faussement spectaculaires durant lesquelles on cache les cascadeurs à l’aide d’un montage saturé et de plans anecdotiques. Lorsque l’on découvre la bataille finale, on comprend que le budget a été réparti dans les salaires des stars et non dans les effets spéciaux et la production design.

Photo de l'équipe des Expendables dans le troisième opus. Ils avancent ensemble et armés dans un paysage dévasté.

Expendables 3 n’est qu’une banale histoire de vengeance dans laquelle les soldats partent à la poursuite de Conrad Stonebanks, ancien partenaire et ami de Barney Ross qui a tourné le dos à l’équipe. Pour protéger ses anciens camarades et coincer le vilain terroriste, Ross engage une équipe de jeunes au charisme de moules spécialisés dans les nouvelles technologies. Malheureusement, Stonebanks va donner du fil à retordre aux jeunes recrues et Ross devra une nouvelle fois compter sur ses vieux acolytes pour les sortir du pétrin.

Au niveau du casting, la seule bonne surprise vient de Wesley Snipes, qui apporte une touche décontractée et se montre, à l’inverse d’Antonio Banderas et Mel Gibson, relativement sobre. Gibson est, comme c’était le cas dans Machete Kills, fade et l’abus de son sourire pervers le rend pathétique. On ne comprend toujours pas pourquoi Harrison Ford a été engagé si ce n’est pour remplacer Bruce Willis et ajouter du crédit à l’affiche. Il n’y avait évidemment rien d’autre à tirer du héros de deux des meilleures sagas de tous les temps. On ne reviendra pas sur les jeunes recrues. La partie qui leur est consacrée est ridicule et bourrée de clichés. Si l’on doit compter sur eux et les productions Europacorp pour l’avenir du cinéma d’action, on préfère se rabattre immédiatement sur les œuvres de Christophe Honoré pour avoir notre dose de testostérone. En ce qui concerne l’équipe originale, ils ont simplement l’air de se demander ce qu’ils font là.

Expendables 3, c’est le plus beau gâchis de l’année. Blockbuster sans âme à l’action plate et l’humour graveleux, le long métrage est l’exact opposé des trois films qui ont marqué le grand retour de Sylvester Stallone (Rocky Balboa, John Rambo, Expendables). Au lieu de s’enfoncer en confiant ses projets à des tâcherons, il est temps que la star repasse à la réalisation pour nous offrir des œuvres nerveuses, efficaces et surtout sincères.

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