Critique : Fast & Furious 7 – The more the merrier

Affiche du film Fast & Furious . Nous y voyons deux voitures tomber dans le vide après leur envol d'un avion.

Inutile de se justifier sur le choix du programme et sur les préjugés qu’il engendre. On sait tous que la saga Fast & Furious est l’un des plus gros monuments de beauferie du XXIème siècle et pourtant, le succès n’a jamais autant été au rendez-vous. Si l’on n’en peut plus des chemises coupées aux manches de Vin Diesel, il faut reconnaître que l’homme a trouvé derrière cette franchise un business fructueux.

Le mot d’ordre de Diesel est le même depuis le cinquième : plus. Si l’on sent à travers chaque épisode les passerelles qui amènent au suivant et la volonté de faire durer la saga, on constate tout de même une générosité dans l’action que l’on retrouve rarement ailleurs, que ce soit dans les productions Marvel ou chez les confrères musclés des Expendables. 

Diesel a réalisé que plus on est de fous, plus on rit. L’idée d’introduire Jason Statham dans Furious 7 est ingénieuse. Dès les premières minutes, le castagneur anglais fait une entrée remarquée et offre à The Rock un affrontement bien plus croustillant que celui qui l’opposait dans le cinquième opus à Diesel. En engageant James Wan (Conjuring) en tant que réalisateur, les producteurs ont compris qu’ils pourraient taper encore plus fort et signer une œuvre plus dynamique. A plusieurs reprises, dans la manière de mettre en danger ses héros, nous retrouvons le cinéaste de Death Sentence. Cependant, jamais Wan n’opte pour la fureur et la radicalité de ce dernier et nous n’aurons pas droit au revenge movie façon 70’s que l’on nous avait promis. 

On ne peut nier le plaisir pris devant cet épisode qui veut à la fois condenser tout l’esprit de la saga, marquer un tournant dans le cinéma d’action et rendre hommage à Paul Walker, dont la disparition tragique s’est transformée en argument marketing. On ne remettra pas en cause la sincérité de l’entreprise mais Universal a parfaitement géré le décès du comédien qui, ironiquement, trouve dans Furious 7 ses scènes les plus dangereuses et les plus impressionnantes.

Photo de Tyrese, Michelle Rodriguez, Paul Walker et Ludacris dans Fast & Furious 7 de James Wan. Les acteurs semblent écouter un autre protagoniste dans leur local de travail.

Entre le saut d’avion des voitures, l’attaque d’un convoi armé, l’intrusion vertigineuse dans quelques immeubles d’Abu Dhabi et la poursuite finale dans Los Angeles, le spectateur en prend plein les yeux. Si les effets de style sont répétitifs, la mise en scène de Wan est plus nerveuse et moins aseptisée que celle de Justin Lin. Evidemment, les prouesses techniques ne viennent jamais combler les énormes incohérences scénaristiques. Les personnages traversent le monde en quelques heures mais ne souffrent jamais du jetlag. L’intelligence de Diesel est d’avoir su nous faire accepter au fil des années ces histoires bêtes où les valeurs premières restent le barbecue, la bière et les fesses suintantes filmées lentement sur un morceau de Lil Jon et Daddy Yankee.

Peu importe les débilités qu’on nous assène, les vannes foireuses de l’équipe, la présence anecdotique d’une légende du genre (Kurt Russell) et le manque de temps à l’écran de The Rock, les spectateurs sont au rendez-vous. Diesel continue de nous matraquer le cerveau avec son message sur la famille mais réussit en contrepartie à rassembler tous les acteurs de la saga, même s’ils ne servent à rien. Le chef d’orchestre roi du marcel recrute quelques professionnels des arts martiaux (Tony Jaa, Ronda Rousey) pour des combats courts mais toujours aussi efficaces. L’efficacité n’a d’ailleurs plus de limite pour la saga. Elle est le vecteur de cette franchise qui convainc le public du monde entier grâce aux discours solennels de Diesel en voix off sur les images d’un Paul Walker s’éloignant. Dans le fond, nous sommes comme O’Conner choisissant sa propre route vis à vis de la saga Fast and Furious. Moins on la voit, mieux l’on conserve ce qu’il nous reste d’intelligence et d’esprit critique. Néanmoins, les brèves retrouvailles sont toujours aussi agréables.

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Une réponse à Critique : Fast & Furious 7 – The more the merrier

  1. Coucou.

    Vraiment très intéressant comme article. Je suis du même avis. J’ai passé vraiment un bon moment devant ce film, il me tarde la sortie en blu-ray.

    Je parle moi-même de ce film, vous pouvez trouver ma critique à cette adresse : https://cinebotizok.wordpress.com/2015/04/15/botizok-fast-and-furious-7-2015/

    A plus ! 😀

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