Critique : Half Nelson – Happiness Therapy

Affiche du film Half Nelson de Ryan Fleck. Il s'agit d'un dessin d'une salle de classe. Ryan Gosling semble être le professeur et se tient face aux enfants. A travers la vitre de la porte, nous distinguons Anthony Mackie qui observe la classe.

Ryan Gosling a un sérieux problème en ce moment. Depuis l’année 2011 durant laquelle il a connu ses trois plus gros succès public, Crazy Stupid Love, Drive et Les marches du pouvoir, Ryan s’est transformé en star et a laissé tomber son costume de comédien. Du moins c’est ce que la presse people a voulu nous faire croire notamment depuis qu’il s’est mis en couple avec Eva Mendes. Aujourd’hui,  tout le monde se demande qui est le plus beau entre Ryan et Bradley Cooper. Et c’est moche. Heureusement, Ryan est resté fidèle à lui-même. Cette année, il a tourné dans deux bijoux, The Place Beyond The Pines et Only God Forgives, ainsi que dans le très oubliable Gangster Squad, une erreur car sa cote de popularité n’a fait qu’augmenter à cause de ses costards cintrés et sa mitraillette Thompson.

Mais la célébrité nuit elle vraiment à Ryan, à l’heure où les modèles de la jeune génération sont des bouffons qui souhaitent atterrir sur le matelas de billets sans avoir le courage de sauter ? En jetant un œil à sa carrière, on comprend que Ryan n’en a rien à carrer du buzz, la notion la plus tendance du moment, sur laquelle des types talentueux comme Lars Von Trier essayent de surfer. S’il doit se faire couper les bras et ramasser dans une œuvre, Gosling le fera. S’il doit mourir au bout de trente minutes, cela ne lui posera pas de problème. S’il doit interpréter un instituteur accro au crack comme c’est le cas dans Half Nelson, on peut compter sur lui. Et vu la difficulté des exercices dans lesquels il a l’audace de se lancer, on comprend qu’il sait faire la différence entre provocation et implication.

Half Nelson en est peut-être la plus belle preuve. Ce drame de Ryan Fleck lui a valu une nomination à l’Oscar du meilleur acteur en 2006. Le long métrage est d’une simplicité désarmante. Il n’y a aucune péripétie spectaculaire, aucun climax dramatique censé provoquer nos larmes. Fleck a compris que s’il restait dans la simplicité, il toucherait davantage ses spectateurs.

Photo de Ryan Gosling et Shareeka Epps dans le film Half Nelson. Assis sur le banc d'un gymnase, les deux comédiens s'observent.

Tout l’intérêt de Half Nelson réside dans les réactions des trois protagonistes principaux et dans les relations qu’ils construisent. La jeune Drey retrouve son professeur Dan dans les toilettes des filles défoncé au crack et veut l’aider. Frank, une petite frappe du coin, tente de prendre Drey sous son aile pour rattraper une erreur passée. Dan essaiera de dissuader Drey d’intégrer la bande de Frank et la confrontation entre les deux hommes sera inévitable.

Nous sommes donc dans un long métrage où il n’y a pas de bons ni de mauvais. Il s’agit d’un drame à échelle humaine où l’authenticité des faits bouleverse et permet immédiatement l’empathie envers les trois. Drey est innocente mais dégage une très forte personnalité. Dan est un toxicomane mais se révèle être un excellent prof, toujours souriant et prévoyant. Frank a beau être un gangster, on ne le verra pas sortir une arme durant le film. Ces trois individus nous révèlent de nombreuses surprises car le spectateur n’a pas l’habitude de voir à l’écran des alter ego aussi réalistes et aussi bien fouillés.

Evidemment, Half Nelson n’est pas un documentaire et la part de dramaturgie y est très importante. Le dernier plan, fabuleux, en est la parfaite synthèse. Mais Fleck a su éviter tous les clichés des films sur l’éducation que nous retrouvions dans des œuvres pas forcément mauvaises mais stéréotypées telles qu’Esprits rebelles, Coach Carter ou encore Ecrire pour exister.

Ryan Gosling brille une nouvelle fois dans un rôle qui prouve qu’il peut tout jouer. Avant d’être une superstar, Gosling était déjà un très grand acteur qui méritait une belle reconnaissance. On ne se fait pas trop de soucis pour lui mais on espère qu’il continuera dans cette voie.

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1 réponse à Critique : Half Nelson – Happiness Therapy

  1. Clement dit :

    Son talent d’acteur est indéniable et comme vous le dites sa capacité à nous surprendre par le choix de ses rôles. Le plus marquant pour moi reste quand même Lars and the real girl suivi de très prés par le larmoyant blue valentine.

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