En sauvant le monde du redoutable Valentine, Eggsy s’est imposé comme un Kingsman d’exception. Lorsqu’une ancienne connaissance essaie de l’éliminer, l’agent secret découvre qu’un nouveau complot mondial se trame. Alors que l’agence Kingsman est en péril, Eggsy se rend aux Etats-Unis pour trouver de l’aide chez ses confrères d’outre-Atlantique. Là-bas, il fera des retrouvailles inattendues et des rencontres toutes plus dangereuses les unes que les autres.
L’énergie du premier opus de Kingsman se retrouve clairement dans Le cercle d’or, toujours orchestré par Matthew Vaughn. Après une introduction survoltée, le réalisateur nous dévoile la vie rangée de son héros. L’évolution d’Eggsy représente le gros point fort de cette suite, où Taron Egerton excelle dans le rôle de l’agent secret. Matthew Vaughn continue de démonter les codes du film d’espionnage, en partie grâce à ce personnage encore plus assuré et insolent qui, à l’image de ses confrères, enchaîne les exécutions avec une décontraction à faire pâlir James Bond.
Dès qu’Eggsy débarque aux Etats-Unis, les seconds rôles se multiplient et l’on voit que la plupart du casting s’en donne à cœur joie, malgré le peu de présence à l’écran de certains acteurs. Channing Tatum demeure un maître de l’autodérision et si Jeff Bridges a rarement été aussi cabotin, jamais le comédien ne tombe dans la surenchère comme c’était le cas dans R.I.P.D.
Le cercle d’or trouve cependant très vite ses limites. Dans la première partie, les connexions entre les deux épisodes permettent de marquer les évolutions des protagonistes et d’en imposer de nouveaux. Matthew Vaughn inverse habilement les situations, notamment avec le retour de Colin Firth, en retrait dans le long métrage une fois que la surprise le concernant a été révélée.
Puis, Le cercle d’or perd peu à peu en intensité alors que les scènes d’action s’enchaînent. Si l’on est séduits par des combats au lasso à travers lesquels le réalisateur se déchaîne, on reste sur notre faim après un affrontement final bien bourré d’artifices mais extrêmement prévisible, à l’inverse des premières péripéties de la série B.
La volonté de proposer un divertissement subversif se ressent en permanence. L’impunité totale dont font preuve le Président des Etats-Unis incarné par Bruce Greenwood et la criminelle interprétée par Julianne Moore découlent par exemple sur des séquences joyeusement irrévérencieuses.
Néanmoins, l’effervescence retombe lorsque Le cercle d’or dévoile un final conforme à celui de la plupart des blockbusters actuels. Dans sa conclusion, le cinéaste balaie en effet tout l’aspect immoral du film, instauré avec plus de vulgarité que de panache durant plus de deux heures. On sort donc de la salle avec le sentiment que Kingsman s’apprête à devenir une saga aussi sage que les modèles qu’elle est censée singer.
Malgré l’abandon de tout propos en cours de route, Le cercle d’or demeure un divertissement énergique porté par des comédiens en grande forme. Matthew Vaughn n’a rien perdu de son sens du rythme et du découpage. Le cinéaste les a malheureusement mis au service d’un scénario qui ne méritait pas autant d’efforts.