Blockbuster de l’été dont la suite était programmée avant même sa sortie, Les Gardiens de la Galaxie est le nouveau bébé de Marvel Studios qui vient donner un nouveau souffle à la société après les diverses aventures des Avengers. Le studio a eu la bonne idée de confier la réalisation à James Gunn, un scénariste inégal (Scooby-Doo) qui nous avait tout de même épatés avec Super, œuvre trash qui prenait à contre-pied la tendance des films de super-héros, ce qui n’est pas vraiment le cas des Gardiens de la Galaxie.
Le long métrage nous présente une bande de voyous de l’espace constituée d’un voleur, de deux meurtriers et deux chasseurs de prime. Ce que l’on retiendra avant tout, c’est la cohésion entre les membres de l’équipe dont les rapports sont très bien développés et amènent souvent aux traits d’humour les plus réussis des films Marvel. Gunn aime ses sales gosses et leur offre à chacun des moments épiques. Le cinéaste a su profiter des faiblesses des héros pour augmenter leur capital sympathie et leur charisme au lieu de les rendre ridicules.
Ainsi, il se sert à merveille des rêves de gloire de Peter Quill, qui aime se faire appeler Star-Lord, de l’incapacité à parler de Groot, du manque de second degré de Drax et des expérimentations faites sur Rocket. La seule qui échappe à cette règle est Gamora, qui conserve sa part de mystère. On ne peut que saluer les performances des acteurs, à commencer par Chris Pratt, habitué des comédies (Parks and recreation, Cinq ans de réflexion) qui prouve qu’il a les épaules assez larges pour porter un blockbuster de ce calibre. Son personnage nous rappelle même un certain Han Solo, héros décontracté d’un autre space opéra qui a beaucoup influencé James Gunn, à l’image de nombreuses œuvres des 80’s dont il a du mal à se détacher.
Si Les Gardiens de la Galaxie est une réussite sur le plan visuel ainsi que dans le traitement des personnages, le long métrage n’arrive jamais à révolutionner le genre. Il restera donc au rang d’excellent divertissement. Si Gunn tente dans la première heure de nous dévoiler un joyeux bordel subversif et ultra cool, son film n’échappe pas à certains clichés et laisse parfois une sensation de déjà-vu. L’introduction de Peter Quill est un joli hommage aux oeuvres de Steven Spielberg et la rencontre entre toute l’équipe ne manque pas d’originalité. On regrette cependant que le long métrage n’ait qu’un méchant bidon à nous offrir, dans la même veine que les aliens d’Avengers et Thor : Le monde des ténèbres. On déplore également que Gunn n’ait pas tirer profit du Collectioneur, interprété par le génial Benicio Del Toro, personnage malsain qui n’est là que pour une courte apparition et que l’on reverra sans aucun doute par la suite. Son regard fou et son élocution auraient pu amener à une scène bien plus borderline.
Au final, les studios Marvel ont encore une fois le dernier mot et la touche immorale du film reste limitée. Le but est évidemment d’en mettre plein les mirettes aux enfants venus assister à de grandes batailles entre les gardiens et le méchant destructeur de la galaxie. A ce niveau là, il n’y a rien à redire. L’action est au rendez-vous et l’évasion de la prison tout comme la dernière partie sont impressionnantes. Les Gardiens de la Galaxie mérite amplement son succès mais l’on aurait juste aimé que l’œuvre soit moins sage et plus débridée. Malheureusement, ce serait trop en demander à l’écurie Marvel Studios.