Critique : Mission : Impossible, Fallout – Le pont des espions

Affiche de Mission : Impossible - Fallout de Christopher McQuarrie, sur laquelle on découvre tous les personnages principaux, Tom Cruise en tête, et la Tour Eiffel en arrière-plan.

Après avoir arrêté le redoutable Solomon Lane, terroriste à la tête du non moins redoutable Syndicat, Ethan Hunt est planqué à Belfast et se voit proposer une nouvelle mission par l’IMF. L’agent va cette fois-ci devoir se lancer dans une course contre à la montre à la recherche de plutonium, auquel s’intéresse justement les membres du groupuscule de son ennemi désormais emprisonné.

Pour la première fois dans l’histoire de la saga, la règle du « 1 épisode = 1 réalisateur » est brisée avec Mission : Impossible – Fallout. Christopher McQuarrie, fidèle compère de Tom Cruise depuis Jack Reacher, rempile et prouve qu’il est toujours aussi à l’aise pour sublimer la star. Dans l’introduction, Ethan Hunt découvre sa nouvelle mission à l’intérieur d’un exemplaire de L’Odyssée, ce qui pose d’emblée les enjeux dramatiques d’une manière certes peu subtile mais efficace.

Photo de Tom Cruise fonçant en moto dans les rues de Paris, tirée de Mission : Impossible - Fallout de Christopher McQuarrie.

Cette fois-ci, le combat du héros sera purement personnel et le cinéaste souhaite avec ce sixième épisode en terminer avec certains éléments narratifs laissés en suspens dans les opus précédents. Séparé de sa femme, obligée de vivre cachée depuis plusieurs années, le super espion sait pertinemment qu’il ne peut la retrouver mais son ombre plane constamment au-dessus de lui.

Le retour de Michelle Monaghan prouve ainsi une chose : Ethan Hunt est le meilleur dans ce qu’il fait et semble surtout condamné à ne faire que ça. Il confirme également que la présence de Rebecca Ferguson est l’une des meilleures idées apportées par Christopher McQuarrie à la saga. Véritable alter-ego du héros qui ne peut désormais plus sauver le monde tout seul, Ilsa Faust est en effet plus qu’indispensable à sa survie. Discrète et parfois effacée, cette partenaire débarque toujours à point nommé, comme le prouve un jouissif affrontement dans les toilettes du Grand Palais. Grâce à ce duo, Christopher McQuarrie conserve le ton romantique de Rogue Nation et offre certaines des scènes les plus touchantes de la saga grâce à la protection mutuelle qu’ils s’apportent.

Photo tirée de Mission : Impossible - Fallout de Christopher McQuarrie, sur laquelle Tom Cruise et Rebecca Ferguson sont face-à-face dans une salle emplie de miroirs.

Par ailleurs, les fidèles compères incarnés par Ving Rhames et Simon Pegg ne déméritent pas. Dans les séquences offrant un jeu de manipulation digne de celui du premier opus réalisé par Brian de Palma, Luther Stickell et Benji Dunn tiennent un rôle encore plus capital que dans les précédents épisodes. Depuis Protocole Fantôme et surtout Rogue Nation, les partenaires d’Ethan ne sont plus uniquement là pour le seconder et veillent sur lui dans un silence bienveillant, comme en témoignent les échanges entre Rhames et Monaghan.

Capable d’iconiser son héros sans pour autant être focalisé uniquement sur lui, Christopher McQuarrie est probablement le cinéaste qui a su le mieux faire évoluer la saga, reprenant le principe d’équipe de la série originale tout en n’oubliant pas de mettre en valeur ce cher Tom Cruise. Pour cela, il y a bien évidemment les scènes d’action toujours plus généreuses, à l’image d’un saut en parachute avec Henry Cavill qui tourne à la catastrophe, un affrontement en hélico complètement dingue et surtout les courses-poursuites dans notre bonne vieille capitale.

C’est évidemment dans ces scènes que l’implication du réalisateur, de l’acteur principal et du reste de l’équipe, se ressent pleinement. Le regard à la fois meurtri et assagi d’Ethan Hunt ne l’empêche évidemment pas de courir, sauter et piloter comme l’un des rares dératés encore capables de nous donner des sueurs froides dans le paysage du cinéma d’action. De plus, face à lui se dresse un ennemi de taille qui surpasse le terrible Philip Seymour Hoffman de Mission : Impossible 3. Aussi impassible que ce dernier, Solomon Lane, interprété par l’excellent Sean Harris, s’impose comme une nemesis particulièrement agile et brillante, dont la volonté de semer le chaos semble insatiable. Tous ces éléments et personnages, qui bénéficient d’un développement parfaitement équilibré, font assurément de Mission : Impossible – Fallout l’un des meilleurs opus de la saga.

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