Critique : Mission Impossible, Rogue Nation – Danger Immédiat

Affiche du film Mission: Impossible - Rogue Nation. Le visage de Tom Cruise surplombe le reste de l'affiche composé des autres personnages principaux et d'une scène d'action qui laisse espérer un film spectaculaire.

L’ouverture du cinquième opus de la saga Mission Impossible est mémorable. En quelques minutes, nous découvrons l’une des cascades les plus folles de la carrière de Tom Cruise et la séquence confirme que l’acteur et le réalisateur Christopher McQuarrie étaient faits pour s’entendre. Après le très bon Jack Reacher, cette nouvelle collaboration garantie la solidité d’une franchise à laquelle chaque cinéaste a pu apporter sa touche et le statut d’entertainer ultime d’une star décidément increvable.

On retrouve dans l’introduction tous les éléments qui font la réussite de Rogue Nation. Avant de faire apparaître Ethan Hunt à l’écran, McQuarrie nous rappelle que le succès d’une mission impossible repose avant tout sur l’esprit d’équipe. C’est donc un plaisir de retrouver trois personnages qui se sont imposés chacun à leur tour au fil des épisodes. Il y a Ving Rhames, le fidèle compagnon présent depuis le départ, Simon Pegg, l’informaticien drôle mais avant tout rusé et Jeremy Renner, la relève qui dévoilera dans Rogue Nation un talent pour les relations diplomatiques indispensable à la survie de l’agence.

A travers quelques punchlines ciselées et brillamment enchaînées, McQuarrie souligne la complémentarité des espions et crée l’attente de revoir celui qui les relie tous et qui semble s’être une nouvelle fois mis dans le pétrin. Si Tom Cruise n’oublie jamais ses partenaires à l’écran, il sait pertinemment qu’il est l’attraction principale et que le spectateur vient pour le voir se sortir des pires situations. A chaque nouvel épisode, on pense que les idées sont épuisées en matière de spectaculaire. C’était sans compter sur la créativité de Christopher McQuarrie. Le scénariste d’Usual Suspects parvient à renouveler les codes de la franchise tout en rendant hommage à ses prédécesseurs.

Photo de Tom Cruise dans le film Mission: Impossible - Rogue Nation de Christopher McQuarrie. L'acteur effecture un virage serré lors d'une course poursuite en moto. Au second plan, nous pouvons voir une explosion ainsi qu'un second motard expulsé de son engin.

Certaines scènes d’action font écho à des séquences devenues cultes, à l’image de la course-poursuite en moto dans les rues de Casablanca qui nous ramène au second épisode et à la fameuse séquence dans les rues de Tanger de La vengeance dans la peau. McQuarrie respecte ses modèles et réussit à s’en démarquer en jouant avec son environnement. En choisissant les routes sinueuses du Maroc, l’opéra de Vienne comme cadre d’un assassinat ou la ville de Londres filmée de nuit pour la conclusion, le réalisateur utilise le bruit, l’éclairage, les paysages et de nombreux autres éléments pour placer son héros dans des situations délicates.

On retiendra de toutes ces scènes l’impressionnant découpage d’un cinéaste qui sait parfaitement retranscrire à l’écran la brutalité des coups, la vitesse des engins ou encore le manque de souffle sans jamais perdre en lisibilité et en rythme.

En plus d’être une réussite totale sur le plan de l’action, Rogue Nation est aussi un film malin dont le scénario est ponctué de touches d’ironie aussi appréciables que celles qui caractérisaient Jack Reacher. McQuarrie connaît le genre par cœur et sait comme il est devenu difficile de surprendre les amateurs de cinéma d’espionnage. En utilisant la carte de l’agent double qui est peut être méchant mais qui semble tout de même vachement gentil à travers le personnage de Rebecca Ferguson, il crée le meilleur alter ego d’Ethan Hunt vu jusqu’ici. Le cinéaste se réapproprie les enjeux de la guerre froide et retranscrit le monde acerbe et sans pitié des espions sans délaisser l’action. Il conserve son rythme soutenu jusque dans les scènes de dialogues politiques à tel point qu’on ne voit pas s’écouler les deux heures. Mission Impossible : Rogue Nation est un blockbuster intelligent comme on en a trop peu vu cette année qui marie à merveille intrigue old school et modernité.

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