Critique : Penny Dreadful, saison 1 – The Uninvited

Affiche de la première saison de Penny Dreadful. Nous y voyons Eva Green face à l'objectif sur un portrait qui rappelle immédiatement l'époque victorienne.

A l’aube du XXème siècle, plusieurs personnages énigmatiques luttent contre des forces obscures dans le Londres victorien. Inspirée par les revues d’horreur vendues à bas prix à l’époque, la série Prenny Dreadful est une très belle réussite aussi bien sur la précision et l’intelligence de son écriture que sur sa mise en scène ambitieuse et ténébreuse.

Durant les premiers épisodes, les informations sur les mystérieux protagonistes sont dévoilées au compte-gouttes. Si l’identité de Victor Frankenstein n’est pas gardée secrète très longtemps, les doutes sur ses partenaires se multiplient et l’on voit au loin l’intrigue des différents romans de l’époque se dévoiler et se raccrocher à une trame générale particulièrement efficace et tendue.

A travers le fameux docteur et sa créature, nous retrouvons la poésie de Shelley, tout comme les principes philosophiques mis en avant par Oscar Wilde lorsque l’on tombe sur Dorian Gray ou l’atmosphère sinistre de Bram Stoker lorsque l’on croise un vampire. Permettant à la fois de replonger dans ces mythes mais également de les découvrir s’ils ne nous sont pas familiers, Penny Dreadful a la volonté de ressusciter l’ambiance gothique des grands films d’épouvante tels que The Uninvited tout comme Guillermo Del Toro l’a fait à travers le magnifique Crimson Peak.

Photo d'Eva Green dans la première saison de Penny Dreadful qui avance face à l'objectif dans un couloir sombre d'un immeuble victorien, une tasse de thé à la main.

En abordant les évolutions technologiques et les progrès de la médecine et de l’art, le scénariste John Logan nous plonge dans des thèmes comme l’humanisation d’une créature qui découvre les émotions avec une véritable subtilité. Les récits de genre ont toujours été à même de représenter la complexité des sentiments humains. Logan rend à la fois hommage à ses prédécesseurs mais crée également ses propres figures iconiques dans un monde moderne en pleine construction.

L’héroïne tourmentée incarnée par Eva Green rassemble une équipe constituée d’un explorateur et son associé, d’un médecin et d’un américain doué au revolver aussi ténébreux qu’elle. Toutes ces personnalités permettent de faire le lien entre la science et la religion mais ils s’imposent surtout comme un groupe attachant et rassurant, prêt à se protéger malgré sa noirceur. Le format télévisuel prend ainsi tout son sens et l’on ne sent jamais la mise en scène figée tant les évolutions des protagonistes sont nombreuses.

Bannière pour la saison 2 de Penny Dreadful où l'on voit les personnages principaux dans une sombre rue de Londres à la fin du XIXème siècle.

En s’associant à des réalisateurs comme J.A. Bayona (L’orphelinat), John Logan trouve la puissance visuelle dont son scénario avait besoin. Il n’hésite pas à varier sa narration avec des procédés classiques mais toujours justifiés, ce qui fait pénétrer le public dans de nouveaux décors en permanence. L’équipe évolue dans un monde très sombre et leur bravoure nous permet d’entrevoir de nombreux espaces fascinants. Acteurs d’un avenir qui se dessine, ils sont observés par la Créature de Frankenstein qui travaille ironiquement dans un théâtre. Tout comme lui, le spectateur préfère définitivement l’envers sinistre de leur univers plutôt que sa légendaire élégance.

Ces capacités à lier les différents mythes de la littérature victorienne, à manier l’action dès qu’elle est nécessaire et à tourmenter son public avec les douleurs de ses héros superbement interprétés font de Penny Dreadful une série incontournable et immanquable.

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1 réponse à Critique : Penny Dreadful, saison 1 – The Uninvited

  1. MarionRusty dit :

    C’est vrai que l’on ressent vraiment une patte visuelle grâce aux réalisateur, mais aussi à une direction de la photographie soignée. Je suis vraiment déçue que cette série soit terminée mais elle a été parfaite de bout en bout.

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