Critique : Rogue One, A Star Wars Story – Suicide Squad

Affiche de Rogue One : A Star Wars Story sur laquelle nous découvrons sur un montage tous les personnages principaux devant l'Etoile Noire. L'ombre de Dark Vador est visible.

Alors que la construction de l’Etoile Noire est pratiquement terminée et que l’arme est parée pour anéantir de nombreuses planètes, l’énigmatique Jyn Erso et le capitaine de la rébellion Cassian Andor partent à la recherche des plans qui permettront sa destruction.

Avant que l’espoir n’arrive, la galaxie très lointaine de Star Wars vit des heures particulièrement sombres. Dès les premières scènes, la rébellion tue au nom de sa cause, le mot Jedi est à peine prononcé et la Force semble s’être éloignée des villes désertiques où les stormtroopers patrouillent.

Si l’on a du mal à pénétrer dans la première moitié de Rogue One : A Star Wars Story, il est difficile de ne pas se laisser charmer par l’atmosphère ténébreuse de l’épisode. Les héros interprétés par Felicity Jones et Diego Luna sont isolés, obligés de se cacher et l’on redécouvre enfin les allées poisseuses et les bars miteux où l’on avait rencontré Han Solo et Chewbacca. Avant que l’équipe formée par les deux personnages ne s’engage véritablement dans le combat, on peine à se plonger dans un récit où la multitude de protagonistes occupe des planètes différentes. La diversité visuelle mise en avant par Gareth Edwards est largement perceptible mais elle plombe quelque peu un script en panne d’énergie.

Photo de Stormtroopers patrouillant dans l'eau dans le film Rogue One : A Star Wars Story de Gareth Edwards.

La réussite du film réside en grande partie dans sa volonté de s’intéresser à des individus de la galaxie qui sont bien loin de la tragédie familiale que l’on connaît. L’équipe se forme naturellement et l’on est ravis de voir des comédiens impliqués s’imposer avec une aisance folle, à l’image du fabuleux duo de combattants incarnés par Donnie Yen et Jiang Wen. Sans être profondément subversif, le long métrage met en avant la rébellion sous un nouvel angle.

Au fil de l’œuvre, les personnages se salissent les mains, trahissent les ordres et tentent de stopper un ennemi particulièrement vicieux. Ce dernier, interprété par l’excellent Ben Mendelsohn, est présenté de façon anti-spectaculaire et n’a besoin que d’appuyer sur un bouton pour provoquer des destructions massives. Tout comme certains membres éminents de la rébellion, le sacrifice n’est pour lui qu’une notion particulièrement floue et sa place dans le fonctionnement de l’Empire est l’un des gros points forts du long métrage. Rogue One est parfaitement conforme aux règles de l’entertainment hollywoodien mais s’attarde avec plus de nuances que ses prédécesseurs sur le totalitarisme imposé par les Sith et les manipulations qui en découlent dans les deux camps.

Photo de Donnie Yen prêt à combattre des Stormtroopers dans le film Rogue One : A Star Wars Story de Gareth Edwards.

La volonté de Rogue One de ne pas verser dans la nostalgie, reproche que l’on n’a cessé de faire au Réveil de la Force, est totalement visible. En s’affranchissant dès le départ de certains codes de la saga, Gareth Edwards parvient à nous intriguer avec des personnages dont l’existence était inconnue depuis sept épisodes. Le spectateur sait ainsi pertinemment que cet opus se suffit à lui-même et que cette épopée guerrière n’a pas pour ambition d’ouvrir de nouvelles pistes. L’idée de découvrir des individus agissant dans l’ombre durant une période révolue de la franchise provoque un agréable sentiment de mélancolie.

Malgré la présence d’une héroïne qui peine à nous émouvoir et de certains protagonistes qui frôlent la caricature comme celui de Forest Whitaker, on se passionne pour la formation naturelle de cette équipe inconnue mais désormais indispensable à l’univers.

Jyn Erso est une solitaire qui ne sert aucune cause et cherche à fuir toute conviction. L’empathie du spectateur envers elle est présente mais son manque de panache et l’incapacité de Felicity Jones à provoquer la moindre émotion empêchent les enjeux dramatiques pourtant puissants de gagner en ampleur. Il faut attendre l’impressionnante dernière partie pour comprendre l’importance de son implication ainsi que celles de guerriers qui, dans leur marche vers la mort, nous ont offerts certains des plus beaux moments de la saga.

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