Critique : The Gang – L’ultime razzia

Poster du film The Gang d'André Van Duren. Nous y voyons le personnage principal incarné par Sylvia Hoeks devant une lignée d'autres personnages. On distingue également le portrait de quatre autres personnages.

De Bende Van Oss, sobrement rebaptisé The Gang, vient de sortir directement en DVD dans l’Hexagone. Film de gangsters nous immergeant dans la Hollande d’après-guerre, le long métrage est mis en avant grâce à la présence de Matthias Schoenaerts, habitué du genre que l’on a déjà vu dans Blood Ties et qui sera dans quelques jours à l’affiche du très attendu Quand vient la nuit.

The Gang nous raconte les péripéties d’une bande de criminels qui contrôlent la ville d’Oss et achètent les élus locaux et les hommes d’église. Entre meurtres et trahisons, Oss va connaître une période sanglante qui entraînera la chute du gouvernement.

Si le contexte et le sujet sont particulièrement excitants, on peine à trouver un véritable intérêt à The Gang. Malgré une introduction assez efficace qui nous présente chacun des personnages et l’ambiance qui règne dans la cité, on tombe rapidement dans l’ennui et l’on suit les péripéties de ces gangsters avec un œil désintéressé.

Au niveau des protagonistes, nous retrouvons une palette d’individus qui manque d’originalité et puise dans les meilleures références du genre. Il y a tout d’abord le chef de file, un mafieux sanguinaire et intolérant qui rappelle quelque peu le Bill le Boucher de Gangs of New York. Il y a également la femme fatale qui tente de sauver sa peau coûte que coûte, son mari violent et sans scrupules ou encore la jeune recrue devant faire ses preuves. Sur le papier, tous ont du potentiel mais à l’écran, les enjeux dramatiques sont amenés sans conviction. On ne s’attache donc pas à l’héroïne (Sylvia Hoeks) et l’on n’arrive pas à détester le leader de cette bande (Marcel Musters). Lors des révélations finales, on n’est en aucun cas surpris et l’on contemple avec un regard passif ce monument de cabotinage érigé en guise de conclusion.

Photo du film The Gang sur laquelle nous voyons tous les personnages principaux alignés.

Au lieu de privilégier le contexte politique de l’œuvre, André Van Duren s’attarde sur le destin de ces gangsters sans charisme qui meurent un par un dans des séquences où la violence n’est pas d’une grande utilité. C’est dommage car certains plans sont parfois très élégants, le travail de reconstitution est réussi et la photographie ajoute un cachet au long métrage. Mais The Gang manque de rythme et souffre de dialogues à la limite du ridicule. Van Duren n’a pas le talent de Scorsese ou Coppola dont l’influence se fait grandement ressentir.

Ce manque de conviction se ressent jusque dans les performances des acteurs, à commencer par Matthias Schoenaerts, plat et en aucun cas effrayant malgré son côté imprévisible. A l’image du long métrage, sa performance est oubliable alors que le comédien n’a jamais eu de mal à se faire menaçant (Bullhead). The Gang n’est pas le film enragé que l’on aurait aimé voir. La dernière partie, qui aurait pu être touchante et profonde, tient plus du nanar que de ses modèles. Série B sans audace ni virtuosité, The Gang n’arrive jamais à profiter de son sujet fort et préfère le résumer dans de longues explications lors de l’apparition du générique, ce qui finit d’achever le public et confirme la paresse d’une œuvre sans grande ambition.

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