Critique : The Passenger – Runaway Train

Affiche de The Passenger de Jaume-Collet Serra, sur laquelle Liam Neeson se tient armé, face à l'objectif, sur un quai où un train passe à toute vitesse.

En prenant son train de banlieue pour rentrer chez lui, Michael MacCauley ne s’attend pas à vivre le trajet le plus tendu de sa vie. Après avoir reçu un coup de fil anonyme et trouvé la somme de 10 000 dollars, il se retrouve forcé de retrouver un suspect caché dans le train. Commence alors une traque effrénée entre les différents wagons durant laquelle Michael joue sa vie et celle de sa famille.

De toutes les collaborations entre Jaume Collet-Serra et Liam Neeson, The Passenger est probablement la plus réussie. Le comédien hérite ici du rôle d’un bon père de famille, qui a évidemment quelques ressources puisqu’il est un ancien flic mais qui évite néanmoins certains clichés de Non Stop ou Night Run.

Le réalisateur prend davantage le temps de dépeindre le quotidien voulu on ne peut plus ordinaire de ce quidam qui se transforme peu à peu en héros. La recette est éculée mais les effets de montage répétitifs permettant de planter le cadre rapidement ainsi que l’implication et la sobriété du comédien entraînent le spectateur, qui sait pourtant très bien à quoi s’attendre.

Photo de Liam Neeson lisant son journal dans le train dans The Passenger, le film de Jaume Collet-Serra.

Viré de son boulot et effrayé à l’idée de décevoir sa femme et son fils, MacCauley ne sait pas encore qu’il est sur le point de se surpasser dans le R.E.R, pour le plus grand plaisir des fans de Neeson. L’ancien flic se retrouve en effet piégé dans une machination infernale par une énigmatique antagoniste interprétée par Vera Farmiga. Les motivations de cette dernière sont floues et les révélations finales s’avèrent particulièrement expéditives et décevantes, à l’image de l’ultime scène qui ne vient pas rehausser l’ensemble.

Qu’importent les facilités scénaristiques, la principale envie du spectateur est de voir si le cinéaste réussit à faire tenir son récit dans un train. S’il n’est ni Sidney Lumet, ni Bong Joon-ho, Jaume Collet-Serra parvient néanmoins à nous tenir en haleine, notamment en faisant cavaler son acteur fétiche d’un bout à l’autre des wagons.

Photo de Liam Neeson tenant une liasse de billets dans le The Passenger de Jaume Collet-Serra.

Le réalisateur gère mieux son cadre que l’avion de Non Stop, notamment parce que la vue sur l’extérieur propose des péripéties surprenantes qui rendent le héros encore plus impuissant face à ses détracteurs. Il parvient également à créer la méfiance vis-à-vis des passagers lorsque Neeson part à la recherche du suspect avant que les événements ne basculent.

Huis clos efficace mais redondant qui fait la part belle à son héros mais qui oublie totalement de laisser une place de choix à ses seconds rôles, Sam Neill en tête, The Passenger est loin d’être le Liam Neeson movie le plus désagréable. Hormis une scène d’action spectaculaire dotée d’effets numériques particulièrement laids, Jaume Collet-Serra opte pour une réalisation moins tapageuse, évitant notamment les combats rapprochés illisibles dans des toilettes d’1m2. Quant à Liam Neeson, sa composition moins désabusée que dans la plupart de ses récents thrillers apporte un léger brin de nouveauté au genre dont il est l’étendard.

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1 réponse à Critique : The Passenger – Runaway Train

  1. Alex dit :

    Belle critique… Pas de spoils, de belles lignes, un style direct et efficace. Je n’ai pas vu le film, mais il est sur mes tablettes…Ta critique me refroidit un peu, je dois l’avouer. 😉

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