Critique : Dos au mur – Chute libre

Affiche du film Dos au mur sur laquelle Sam Worthington est sur la corniche d'un immeuble new yorkais et regarde le vide. La photo est prise de haut. En bas de l'affiche, des portraits des différents personnages sont visibles.

Révélé à l’international grâce à Terminator Renaissance mais surtout Avatar, l’australien Sam Worthington commence à faire peser les doutes sur son talent. Mauvais, l’acteur ne l’est pas vraiment mais ses choix sans prise de risques depuis le succès du film de Cameron vont du pas terrible du tout (Last Night, Killing Fields) au très mauvais (La colère des titans). On a lu sur certaines affiches que Dos au mur était un thriller dans la lignée d’Inside man, le film de braquage très solide de Spike Lee (Do the right thing, La 25ème heure). Tant mieux, voilà une œuvre qui va pouvoir réhabiliter le demi-dieu Persée et le faire remonter sur l’Olympe.

Le film commence plutôt mal pour Sam. Il aborde certainement la pire coupe de cheveux de sa carrière, ce qui fera sûrement décrocher les fans du mâle qui visionnent le long métrage uniquement pour sa plastique. Mais le physique n’a jamais fait la qualité d’un artiste. Ron Perlman (Hellboy) et Gilbert Montagné nous l’ont déjà prouvé. Pour en revenir à Dos au mur, on y découvre dans les premières minutes un Sammy en prison, condamné pour le vol d’un diamant appartenant à un milliardaire new yorkais (Ed Harris). Lorsque le père de Worthington meurt, ce dernier bénéficie d’une autorisation de sortie pour assister à son enterrement. Il en profitera pour s’évader, avant d’aller se poster sur la corniche d’un immeuble pour tout le reste du film, ne sachant pas vraiment s’il doit sauter pour convaincre la populace de son innocence.

Photo d'Anthony Mackie armé et se protégeant d'un ennemi dans le film Dos au mur.

L’élément le plus vertigineux de Dos au mur est son affiche. En effet, le réalisateur Asger Leth dont c’est ici la première fiction ne parvient pas à retranscrire l’oppression du vide. Il ne réussit pas non plus, mais cette fois-ci c’est volontaire, à utiliser New York comme avait su le faire Spike Lee dans Inside Man. Leth a la modestie de reconnaître qu’il ne connaît pas la ville et les possibilités de mise en scène qu’elle offre sur le bout des doigts, préfère concentrer son récit sur une seule rue et tout miser sur les multiples rebondissements du scénario. C’est justement l’autre gros problème du film. Dos au mur n’est pas irregardable et n’a pas que des mauvais côtés mais tous les amateurs du genre auront deviné la plupart des péripéties dès les cinq premières minutes. Les ficelles sont trop grosses et il ne vaut mieux pas s’attendre à un coup de théâtre final qui viendrait tout remettre en question, car le film se termine dans un conformisme affligeant qui l’enfonce encore plus.

Du côté de l’interprétation, les acteurs sont très inégaux. D’un côté, certains comédiens tels qu’Elizabeth Banks (Les trois prochains jours) en négociatrice, Anthony Mackie (L’agence) en ex-partenaire du héros ou Ed Harris (Rock) en salopard sans scrupules sont plutôt sobres et livrent une prestation honnête. Mais de l’autre, voir Jamie Bell (Billy Elliott) et sa copine Genesis Rodriguez (Casa de mi padre) se dragouiller lors d’une mission plutôt tendue, c’est assez insupportable. Quant à Sam Worthington, il a l’air plutôt relax sur son balconnet, sauf lorsqu’il glisse. Monolithique, il nous sort le jeu de d’habitude et continue à nous faire penser qu’il risque de devenir le Jason Statham du pauvre.

Dos au mur est un téléfilm classique vendu comme un divertissement de haute volée. Worthington continue de s’enfoncer dans les méandres du film d’action indigeste et vu ses prochains projets, ça va sûrement continuer. Maître Cameron le remettra sûrement d’aplomb pour Avatar 2. Mais il faudra attendre 2015.

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2 réponses à Critique : Dos au mur – Chute libre

  1. Je comptais le voir en video, là tu m’as mis le doute!

    • Kévin Romanet dit :

      C’est pas désagréable à regarder dans le fond, mais je pense que tu as déjà vu ça ailleurs et en beaucoup mieux 🙂

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