Nouvel épisode de l’une des plus grosses sagas de kékés de tous les temps, Fast and Furious 5 s‘est imposé en 2011 comme l’un des meilleurs films d’action de l’année. On n’en attendait vraiment pas autant. On se souvient des quatre opus précédents (3 pour moi vu que j’ai loupé Tokyo Drift, shame on me !), de l’équipe emmenée par le bourrin écervelé Vin Diesel (Babylon A.D.) et le dénué de charisme Paul Walker (La peur au ventre) et leurs aventures à bord de grosses cylindrées justifiées par des histoires débiles aux ficelles pas vraiment plus développées que celles des films de Steven Seagal.
Bénéficiant de très gros moyens, produit par Diesel himself, Fast Five est devenu le meilleur épisode de cette suite de nanars assumés. Tout d’abord, le scénario est plus consistant, nous aligne un maximum de scènes d’action plutôt bien construites en moins de 30 minutes avant de basculer dans un film de braquage classique, qui joue avec les codes des modèles tels Ocean’s eleven en ayant la bonne idée de rassembler tous les personnages des épisodes précédents (ça en deviendrait presque compliqué de tous se les remémorer). Justin Lin met de côté tout ce qui a fait le succès de la franchise, c’est à dire les courses et le tuning devant des demoiselles impressionnées, même s’il réserve une ou deux scènes pour les gros beaufs squatteurs de parkings Intermarché la nuit tombée.
Il a l’excellente idée de ramener le Rock (Dwayne Johnson) qui nous offre une interprétation badass qu’on n’aurait même pas pu imaginer. En clair, à la poursuite de nos gentils criminels qui veulent voler l’argent d’un dangereux trafiquant brésilien, il incarne le meilleur protagoniste du film et nous donne une dose de testostérone presque aussi grande que celle que les Expendables réunis nous avaient procurée. On regrette d’ailleurs de ne pas le voir aux côtés du monstrueux casting du deuxième épisode bientôt sur nos écrans. Lin se sert très bien de son cadre, la ville de Rio et offre ainsi des séquences mémorables comme celles des favelas ou la dernière demi-heure jouissive. Mais il y a certains défauts qui nous laissent perplexes. Non, nous ne sommes pas en train d’évoquer les incohérences scénaristiques, ni la victoire improbable de Vin Diesel sur The Rock mais ses sans manches. Aucun membre de l’équipe technique n’a eu l’intelligence de lui demander de virer cet instrument vestimentaire relativement difficile. Deuxième chose : avez-vous remarqué à quel point The Rock sue du bouc ?
Fast Five, c’est du mauvais goût, c’est misogyne, ça défend des valeurs stéréotypées et puantes mais c’est un énorme plaisir coupable et ça ne titille pas vos neurones une seconde, et surtout c’est honnête dans l’action. Rarement depuis la sixième saison Walker Texas Ranger (rappelez vous l’épisode 32) on aura eu droit à d’aussi belles répliques, à de majestueuses mâchoires serrées et à des biceps prêts à exploser.