Sorti il y a de ça un mois au cinéma, Forces Spéciales a été complètement descendu par beaucoup de critiques. Disons le d’emblée, il est loin d’être un grand film et comporte énormément de défauts. Cependant, il est impossible pour nous de ne pas éprouver un minimum de tendresse pour l’œuvre car elle est une tentative, échouée certes, dans un genre que le cinéma français n’a jamais su vraiment exploiter, le film de guerre badass.
Ces dernières années, nous avons eu des réalisateurs qui ont tenté avec succès leur incursion dans le film d’action comme Fred Cavayé (Pour Elle, A bout portant), Olivier Marchal qui a su redonner ses lettres de noblesses au polar Old School (36, Les lyonnais) ou encore Eric Valette (Une affaire d’état). Les nombreuses productions Europacorp tentent de vitaliser l’actionner français mais ne sont en général pas terribles du tout (From Paris With Love, Colombiana).
Stéphane Rybojad, documentariste spécialisé sur le GIGN, a donc tenté un hommage à ces hommes de l’ombre qui partent en mission commando alors que la population ne connaît généralement rien de leurs activités. La première chose qu’il faut reconnaître est que le réalisateur porte une réelle affection à ces hommes et le spectateur le ressent tout de suite. Malheureusement les dialogues sont souvent ridicules, ce qui ne fait pas briller les acteurs, pourtant généralement très bons (Denis Ménochet, Alain Figlarz, Djimon Hounsou). On comprend que ces hommes ont une vie et ne sont pas des brutes sanguinaires mais l’on tombe presque dans la caricature à certains passages.
Le film devient plus intéressant dans la partie survival dans laquelle l’équipe doit faire face à la nature (la vraie et la leur) suite au sauvetage d’une reporter prise en otage. Rybojad fait de son mieux pour être réaliste et l’œuvre trouve son point fort dans ces moments. Il a d’ailleurs tourné avec son équipe dans des conditions très difficiles, ce qui ne peut qu’être souligné.
Le gros défaut, ce sont les effets de mise en scène pas toujours malins, souvent déjà vus cent fois, et la musique, pompant les grandes partitions hollywoodiennes, qui finit par être insupportable.
Rybojad, ne bénéficiant pas d’un budget colossal, a tenté de réaliser un grand film d’aventure s’inspirant entre autres d’œuvres comme Les Sept Mercenaires (1960) et Il faut sauver le soldat Ryan (1998). C’est un essai honorable, mais malheureusement raté. L’action française a encore du chemin à faire mais on finira par y arriver.
Pas faux tout ça…. Au final malgrė toutes ces maladresses, invraisemblances voire caricatures, le vėritable intėrêt du film est de rendre hommage à ces hommes de l ombre qui auront sauvé plus d hommes et de femmes que jamais personne ne le saura. Sans jamais rien demander en retour; surtout pas de reconnaissance ou de medailles….
Et ça, ce n est pas du cinéma. 😉