Les films sur l’adolescence peuvent être très sympas. Le monde de Charlie nous l’a encore prouvé il y a peu de temps. Quand un long métrage aborde le sujet et qu’en plus il se concentre sur la délinquance juvénile, cela peut donner de bons moments de cinéma, comme par exemple NEDS, Boyz’n the hood ou encore Rusty James. On avait donc toutes les raisons de se réjouir de l’arrivée en salles de Foxfire, la nouvelle œuvre de Laurent Cantet (Entre les murs) qui traite de la naissance et la chute d’un gang de filles dans l’Amérique des 50’s. Et il faut avouer que l’on a été très surpris par le résultat qui s’est avéré bien différent de nos attentes.
Tout commence très bien. Le travail de reconstitution de Cantet et sa photographie sont irréprochables. Nous découvrons deux amies attachantes interprétées par les prometteuses Raven Adamson et Katie Coseni qui vont décider de se révolter contre les idéaux machistes de leur société. Très vite, le gang se crée, les filles commettent leurs premiers délits. L’excitation et les passions de l’adolescence, Cantet a très bien su les retranscrire dans cette première heure où l’on comprend les agissements de ces six filles paumées dans une petite ville à laquelle elles ne veulent plus appartenir.
Après cela vient la phase compliquée, celle des premiers coups durs. Elle est logique et obligatoire. Et c’est à partir de là que nous avons commencé à décrocher. Notre empathie pour les personnages s’est peu à peu effacée car ils deviennent antipathiques et l’on ne ressent plus rien pour eux. Le film traîne en longueurs, développe certaines choses qui auraient pu être oubliées. Nous n’avons pas lu le roman de Joyce Carol Oates et l’on est certain que Cantet a voulu lui être fidèle mais malheureusement cela ne fonctionne pas ici et certaines scènes sont en trop. Nous aurions pu avoir de la compassion pour ces adolescentes sans pour autant tolérer leurs actes mais ce ne sera pas le cas car l’ennui est si grand que l’on attend qu’une chose, le générique de fin.
Certes, Cantet voulait dévoiler cette plongée dans la violence progressivement mais malheureusement, il nous aura perdus en route. Certaines séquences sont répétitives, comme la redondance de pièges sur de gros pervers pédophiles. Il s’agit d’un cinéma réaliste qui évite tout manichéisme et dépeint une tragédie poignante. Mais le résultat est bien trop lourd pour convaincre. La dissolution du groupe et la chute dans l’extrémisme ne nous surprennent malheureusement pas et jamais le film n’atteint la puissance émotionnelle qui a été revendiquée par la plupart des spectateurs.
Foxfire est à nos yeux fade et inconsistant. Il fait partie de ces films dans lesquels vous ne réussissez pas à pénétrer et qui vous paraissent longs, très longs. On essaye de comprendre l’engouement et les critiques unanimes mais impossible d’y parvenir. On espère que vous serez touché par l’univers de Cantet qui est loin d’être inintéressant mais qui ne nous a pas du tout transportés.