Critique : Gone Baby Gone – Lost, la disparue

Affiche de Gone Baby Gone sur laquelle Casey Affleck est eu premier plan, de dos et regardant vers le sol, une arme à la main. La ville de Boston sous un coucher de soleil est visible au second plan.

Une jeune fille disparaît dans le quartier ouvrier de Dorchester, Boston. Les médias s’affolent. La police enquête. La mère toxicomane et alcoolique ne semble pas vraiment préoccupée. L’oncle et la tante de l’enfant sont prêts à tout. Ils engagent Partick Kenzie et Angela Gennaro pour chercher Amanda.

Gone Baby Gone est la première réalisation de Ben Affleck. En signant l’adaptation du quatrième roman de la saga Kenzie-Gennaro créée par le grand Dennis Lehane, l’acteur-réalisateur prenait un pari risqué, celui de retranscrire à l’écran toute la complexité du roman tant au niveau de l’intrigue qu’à celui de la psychologie des personnages.

Le film s’ouvre sur une scène d’introduction magique où la voix off de Kenzie évoque son quartier et son environnement. A travers lui, Affleck nous parle de sa ville pour laquelle il porte une réelle fascination, un sentiment d’amour/haine. Mais il parvient à aller au-delà du simple témoignage sur les bas fonds de Boston dans lesquels il a vécu. Bénéficiant d’une intrigue en or et d’acteurs gigantesques (Ed Harris, Morgan Freeman, Michelle Monaghan), il réussit à nous questionner et nous faire part des messages présents dans le roman.

Le ton est cruel et dur mais sans violence gratuite. Le score de Harry Gregson-Williams est sombre et mélancolique. Les personnages sont tous profondément humains et doivent faire le choix entre agir selon leurs convictions ou selon les principes moraux de la société. A la fin du film, le spectateur n’a pas d’autre choix que de comprendre les motivations et les agissements de chacun.

Affleck sait que son frère Casey est meilleur acteur que lui et qu’il correspond parfaitement au détective. Il est d’ailleurs la véritable révélation du film. Patrick Kenzie, personnage cynique tentant de garder le sourire et l’espoir dans un monde auquel il ne croit plus, s’est trouvé un visage.

Photo de Casey Affleck dans Gone Baby Gone sur laquelle l'acteur pointe son arme sur un autre personnage sur le toit d'un immeuble.

Il serait dommage de passer à côté de Gone Baby Gone. Ben Affleck n’est pas uniquement le justicier grassouillet de Daredevil ou le gominé débile d’Amours troubles. Finalement, il est peut être encore plus séduisant derrière la caméra, le filou.

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1 réponse à Critique : Gone Baby Gone – Lost, la disparue

  1. Arrivé à la moitié de la critique, j’allais dire: « il parle de Ed Harris, Freeman et Michelle Monaghan, mais il oublie Casey Affleck??? WTF?! »
    Heureusement, tu t’es bien rattrapé derrière : quand on connait et qu’on apprécie les romans de Lehane, on ne peut plus imaginer un autre acteur pour interpréter Patrick Kenzie… Et pourtant en 5 romans avant la sortie du film, Lehane avait eu le temps de travailler le personnage, le rendre tout ce qu’il y a de plus complexe (cynique et humain à la fois, WTF #2).
    Un trèèès bon film.

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