Critique : Hunger Games – En direct sur Guerre TV

Affiche du premier volet de la saga Hunger Games réalisé par Gary Ross sur laquelle nous découvrons Katniss de dos prête à affronter la foule. De grandes affiches représentant son visage et celui de Peeta sont affichés sur une immense allée.

Voici un film vis à vis duquel nous avions de nombreux préjugés. Depuis les phénomènes Twilight, Le monde de Narnia ou encore Percy Jackson, nous sommes toujours sceptiques lorsque nous voyons un très gros succès littéraire destiné aux adolescents débarquer en salles. Le concept d’Hunger Games ressemblant beaucoup à celui d’œuvres existantes à l’image de Battle Royale, nous nous demandions quel était l’intérêt du film et nous n’attendions aucune originalité ou créativité de cet énième bestseller transposé sur grand écran. Mais le casting prometteur et l’énorme campagne marketing qui a entouré le long métrage ont réussi à nous convaincre d’y jeter un œil. Finalement, avons-nous été agréablement surpris ou le résultat a-t-il confirmé toutes nos appréhensions ?

Dans un futur proche, l’Amérique du Nord est devenue la nation de Panem. Chaque année, le Capitole, la moderne capitale, organise un tournoi dans lequel chacun des douze districts envoie deux jeunes qui s’affronteront jusqu’à la mort contre les autres participants. Cet événement baptisé les Hunger Games sert de sanction aux districts qui ont tenté de se rebeller contre le gouvernement mais il est également devenu une véritable source de profit et de divertissement. Pour sauver sa sœur qui a été sélectionnée, Katniss se dévoue et comprend qu’elle va devoir mener un combat acharné contre ses adversaires. Car pour que le jeu s’arrête et qu’il y ait un vainqueur, il ne doit rester qu’un seul survivant.

Hunger Games ne démarre pas très fort. Le réalisateur Gary Ross nous plonge dans un univers sans le présenter concrètement. Il est difficile de comprendre pourquoi le territoire est divisé en districts et gouverné par le Capitole. L’amitié entre Katniss et Gale, le personnage interprété par Liam Hemsworth (Expendables 2) est très mal développée et le comédien a un temps de présence bien trop court, tout comme Elizabeth Banks (Zack et Miri font un porno) ou Lenny Kravitz. Le montage est foutraque, on sent que de nombreuses scènes ont été coupées et il serait dommage de ne pas sortir une version Director’s Cut. Ross nous file la gerbe avec sa caméra portée qu’il secoue dans tous les sens. Malheureusement, ce sera le cas pendant tout le long métrage et le spectateur termine le programme lessivé. Les rares moments où l’objectif est fixe, c’est lorsque nous sommes immergés dans des décors kitschs et excentriques qui reflètent bien l’atmosphère du livre. C’est d’ailleurs l’un des points forts d’Hunger Games.

Photo de Jennifer Lawrence dans le premier volet de la saga Hunger Games réalisé par Gary Ross. L'actrice est dans le bois et s'apprête à tirer à l'arc.

Le spectateur lambda est certes un peu perdu mais il finit par apprécier les deux derniers tiers du film dans lequel nous découvrons la préparation des adolescents et le tournoi. En revanche, il est vrai que le fan a de quoi se régaler. Visuellement, il y a tout de même de bonnes idées et les deux acteurs principaux, Jennifer Lawrence (Winter’s bone) et Josh Hutcherson (Voyage au centre de la Terre 2), sont parfaits. On sent déjà qu’ils vont devenir les icônes de toute une génération comme Daniel Radcliffe, Emma Watson et Rupert Grint l’ont été avant eux. Les personnages secondaires sont hélas mis de côté. Quant aux participants du jeu, à part deux ou trois qui se démarquent, on ne les voit quasiment pas.

Le dernier reproche que l’on pourrait faire à Gary Ross est de n’avoir pas su retransmettre la puissance émotionnelle que lui permettait son sujet. Nous n’avons quasiment pas été pris à la gorge et même si certains passages sur la fin sont émouvants, on ne peut s’empêcher de regarder le long métrage passivement. En revanche, l’histoire d’amour est bien amenée et Ross a le mérite de n’avoir pas trop édulcoré son récit. Nous ne sommes pas forcément amateurs de violence gratuite mais Hunger Games ne pouvait pas être adapté comme une aventure des Bratz.

Au final, nous avons regardé le film avec plaisir et nous attendons la suite avec enthousiasme. On espère que le réalisateur Francis Lawrence (Je suis une légende) réussira à nous livrer une œuvre moins brouillonne, plus prenante et lisible dans ses scènes d’action. Avec tous ces éléments, la saga aura de quoi remporter l’adhésion totale.

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