Critique : Infiltré – Justice pour tous

Affiche du film Infiltré. Nous y voyons Dwayne Johnson au premier plan, avec au second plan un camion en feu qui percute une voiture.

Encore une affiche qui ne reflète pas du tout le film qu’elle est censée mettre en avant. Dwayne Johnson force les muscles, la chemise retroussée et se tient devant un poids lourd qui ne va pas tarder à partir en fumée. Avant toute chose, sachez que The Rock n’est pas une seule fois en manches courtes durant le long métrage. C’est probablement une première dans sa filmographie. Et Infiltré n’est pas du tout l’actionner vendu par les distributeurs. Metropolitan avait déjà fait le coup avec Dead Man Down lors de la sortie DVD en transformant le thriller en bourrinade. Cependant, ces deux oeuvres n’ont pas le quart des scènes d’action des Fast & Furious et autres Expendables. 

On peut tout de même comprendre les distributeurs. Qui aurait envie de voir un drame familial avec The Rock dans lequel il ne distribue aucune mandale et ne tire que trois coups de feu ? Le comédien considéré comme le successeur de Stallone et Schwarzenegger a tenté avec ce projet un contre-emploi qui lui permettrait de séduire un public plus large. Et dans l’ensemble, il ne s’en sort pas trop mal.

On pensait qu’il ne serait pas du tout crédible dans la peau de ce chef d’entreprise obligé d’infiltrer un réseau de trafiquants pour sortir son fils de prison. Et pourtant, le Rock assure et livre une prestation tout à fait honorable dans une œuvre qui, si elle ne marquera pas les esprits, s’avère intéressante.

Photo de Barry Pepper dans le film Infiltré. L'acteur est un policier qui sort de sa voiture en travers de la route et pointe son arme vers un suspect.

Au lieu de tout miser sur l’action et sur les muscles de sa star, le réalisateur Ric Roman Waugh (Felon) préfère développer un scénario centré sur les enjeux de la condamnation du fils et sur l’impact qu’elle a sur la famille. Evidemment, il tente de dresser un suspense et les premiers passages où Johnson intègre un gang ne manquent pas de tension. Cela est en grande partie dû aux seconds rôles, des vraies tronches qui, si elles sont moins massives que The Rock, s’avèrent néanmoins beaucoup plus menaçantes. On retiendra ainsi l’excellent Michael Kenneth Williams (The Wire), toujours à l’aise dans les rôles de gangsters et surtout Jon Bernthal (The Walking Dead), touchant en père de famille qui tente de ne pas retomber dans les histoires de stupéfiants.

Le fait de vouloir développer tous ces personnages est une très bonne idée mais malheureusement, à trop vouloir en faire, Waugh finit par se perdre en route. Finalement, on laisse tomber le drame familial, le suspense reste très léger et l’abondance de protagonistes finit par plomber l’intrigue. A cause de cela, Benjamin Bratt (Catwoman) a le rôle creux du méchant trafiquant mexicain et le génial Barry Pepper n’a pas l’occasion de briller comme c’était le cas dans Trois enterrements ou La 25ème heure. Il reste Susan Sarandon (Thelma & Louise) qui réussit à faire de l’ombre au Rock grâce à son légendaire charisme.

Ric Roman Waugh a tenté avec Infiltré un mélange des genres risqué. Au lieu d’être un  film politique passionnant à l’image du Jeux de pouvoir de Kevin McDonald, Infiltré est une honnête série B du dimanche soir, trop convenue pour surprendre.

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