Insaisissables, c’est avant tout la promesse d’un divertissement parfait pour l’été porté par un casting de rêve. Louis Leterrier fait partie de ces réalisateurs qui ne font pas que des choix judicieux (Le choc des Titans) mais que l’on attend toujours au tournant car ils sont d’excellents techniciens. Et lorsque ses talents de metteur en scène sont associés à un scénario rempli de rebondissements et de tromperies, on ne peut qu’attendre impatiemment le résultat.
Quatre magiciens sont mystérieusement réunis pour mettre au point le tour le plus mémorable de l’histoire. Mais dans quel but agissent-ils ? Sont-ils des criminels ou de simples artistes ? Les agents du FBI et d’Interpol Dylan Rhodes et Alma Dray se lancent à la poursuite de ces quatre escrocs qui sont sur le point de dérober une somme considérable.
Une nouvelle fois, il faut mettre en avant les qualités de Leterrier qui, comme les quatre héros, s’amuse à duper son public. Lors de leur présentation, nous découvrons les détails habilement intégrés par le réalisateur. Le montage est efficace, les tours fonctionnent et l’on est agréablement surpris par le début du blockbuster. Puis viennent les gros coups et la traque du FBI. Nous nous attendons à des rebondissements exceptionnels. Evidemment, les séquences de spectacle sont toujours très réussies même si Leterrier abuse légèrement des mouvements de caméra circulaires. Le succès de ces scènes est en grande partie dû au show donné par le quatuor d’acteurs solides qui dégage une belle alchimie à l’écran. Jesse Eisenberg (The Social Network) joue le leader hyperactif, un rôle qui lui colle à la peau. Woody Harrelson nous ressort la coolitude et les vannes de Zombieland. Isla Fisher (Bachelorette) est parfaite lorsqu’il s’agit de jouer les fausses nunuches et Dave Franco (Fright Night) est la révélation du long métrage.
En revanche, c’est du côté des poursuivants que le bât blesse. Le duo formé par Mark Ruffalo (Collatéral) et Mélanie Laurent (Inglourious Basterds) manque de crédibilité et le personnage de Michael Caine (La loi du milieu) est trop plat et lisse, deux caractéristiques qui ne sont pas vraiment représentatives du comédien légendaire.
Si les tours valent le coup, ce sont les enjeux qui sont décevants. Lorsque le twist est dévoilé, on ne peut qu’être déçus car il s’avère très creux en comparaison des promesses qui nous ont été faites tout au long de l’œuvre. Si vous vous attendiez à une révélation digne de celle du Prestige, il vaut mieux économiser l’argent du ticket car ce qui démarrait en long métrage malin et bien ficelé se termine en banal thriller du dimanche soir. Tout est exposé en cinq minutes et l’on se demande ce qui valait le coup de susciter l’attente des spectateurs. On se prend même à rire devant une conclusion ridicule qui n’était pas du tout nécessaire.
On nous avait promis que la tromperie serait de taille. C’est effectivement le cas mais pour les mauvaises raisons. Si l’on ne passe pas un mauvais moment, on ressort néanmoins frustrés à cause d’un script qui manque d’épaisseur et qui ferait passer le twist de Color of Night pour une idée de génie.
Très bonne analyse du film notamment sur le twist final qui paraît presque improbable…