Critique : Jack Reacher – L’arme fatale

Affiche du film Jack Reacher. Dans la nuit, Tom Cruise est devant une voiture aux phares éclairés, une arme à la main et le regard sombre.

Malgré toute la haine que l’on éprouve pour Tom Cruise, nous sommes forcés de reconnaître que l’acteur réussit année après année à nous épater encore et encore. Que ce soit avec une moumoute dans Collatéral, des kilos en plus dans Tonnerre sous les tropiques, des collaborations toujours réussies avec Steven Spielberg ou des cascades qu’il continue à réaliser lui-même dans Mission Impossible – Protocole Fantôme, le comédien est toujours capable de sortir un élément qui va nous emballer. On le déteste mais on va voir ses films. On le trouve ridicule mais on reste bluffé devant ses scènes d’action. Et c’est une nouvelle fois le cas avec Jack Reacher, la grosse surprise de cette fin d’année.

Après son exécution en pleine journée de cinq innocents, le tireur d’élite Barr est rapidement appréhendé. Quand les policiers lui demandent de reconnaître les faits, Barr ne réclame qu’une seule chose, la présence d’un certain Jack Reacher…

Il y avait longtemps que l’on avait pas vu un polar classique de la sorte. Aujourd’hui, en pleine ère de la caméra portée, il est difficile de trouver des films d’action sans fioritures, qui n’essayent pas de donner la nausée dans leurs séquences spectaculaires et qui vont toujours droit au but. Jack Reacher préfère être hors tendance et c’est là sa grande qualité. A l’apparition du générique de fin, on se rend compte que l’œuvre est rafraîchissante et que Christopher McQuarrie (Way of the gun), en retournant à certains fondamentaux, vient de dépoussiérer un genre qui s’essouffle de plus en plus.

Si son long métrage n’est pas vraiment original et développe une intrigue assez banale, il reprend avec brio certains passages obligatoires. La séquence d’ouverture éprouvante, la présentation du héros mystérieux filmé de dos, la bagarre dans le bar, la poursuite en voiture… Tous ces éléments devenus lourdingues sont habilement réutilisés par McQuarrie et le cinéaste nous offre un condensé de tout ce que l’on apprécie des thrillers nerveux. Il va même au-delà de ça et fait preuve d’une véritable inventivité dans certaines séquences comme le retour à l’introduction vue sous l’œil de chaque victime. Au niveau de l’action, c’est sec et brutal. Quel plaisir de voir une scène de combat en corps à corps où l’on peut distinguer les coups échangés.

Photo de Tom Cruise dans le film Jack Reacher, dans sa voiture parcourant une ville la nuit.

Que dire de Tom Cruise ? Il effectue ici un énième comeback et son Jack Reacher est probablement l’un des meilleurs personnages que le cinéma nous a donnés cette année. Cool, pragmatique, calme et bagarreur, il fait partie de ceux qui agissent selon leur propre morale et ne laissent personne se mettre en travers de leur chemin. En trois mots, la grande classe. McQuarrie, dans son traitement des protagonistes, évite un certain nombre de clichés comme la fin politiquement correcte ou la romance daubée avec l’excellente Rosamund Pike. Evidemment, on a du déjà vu comme les trahisons, le méchant hyper entraîné, hyper fort et hyper méchant (Jai Courtney), le bureaucrate douteux (Richard Jenkins, valeur sûre) mais tout cela est tellement bien amené que l’on pardonne tout. La cerise sur le gâteau est la présence du géant Robert Duvall (Le parrain) qui reprend le rôle du vieux dur prêt à dégainer les armes une dernière fois.

Jack Reacher, c’est Bullitt, L’inspecteur Harry et Un justicier dans la ville réunis. En clair, il s’agit là du divertissement jouissif qui ponctue joyeusement cette année cinématographique riche et intéressante. En plus, on n’aime pas Tom Cruise. Enfin, c’est ce qu’on essaye de se dire à chaque fois après avoir vu son nouveau film.

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