Critique : Killing Season – Ennemis Rapprochés

Affiche du film Killing Season sur laquelle John Travolta et Robert De Niro sont côte à côte dans une forêt brumeuse, armés.

Durant l’été, nous aimons profiter de notre temps libre. Non pas pour partir en voyage dans des contrées lointaines et mystérieuses. Pas non plus pour aller bronzer sur les bords de mer de l’Hexagone. Aller bouquiner tranquillement au jardin des Tuileries, en quoi est-ce que cela nous intéresserait ? Passer du temps avec ses amis en terrasse, vraiment ? Non, ce qui nous passionne et nous motive à poser nos quinze jours de congés payés mérités, c’est le marathon nanar que nous renouvelons chaque année et qui nous permet d’évacuer toutes les toxines accumulées à cause du stress quotidien.

Ce marathon, on le considère comme un festival. C’est un peu nos Eurockéennes à nous, notre Paris Cinéma. Nous avons la  chance d’être les présidents du Jury et ici, les rétrospectives ne concernent pas les Michael Cimino ou les Leos Carax mais plutôt les Üwe Boll et autres Brett Ratner. Cette année, notre invité d’honneur se nomme Mark Steven Johnson. Nous avons eu la chance de redécouvrir ses œuvres phares, Daredevil et Ghost Rider ainsi que le méconnu C’était à Rome. Mais nous avons surtout eu l’immense privilège de découvrir en avant-première son nouveau film, Killing Season.

Killing Season aurait dû être réalisé par ce tâcheron de John McTiernan, l’homme incapable de mettre en scène une bouse même lorsqu’il dispose d’un alien et d’Arnold Schwarzenegger. Fort heureusement, ce projet qui aurait pu être un long métrage intimiste dévoilant les horreurs de la guerre en ex-Yougoslavie s’est retrouvé entre les mains du bourrin qui a révolutionné le film de super-héros grâce à son sens du montage impressionnant et son subtil humour gras.

Photo de Robert De Niro et John Travolta dans le film Killing Season. Dans la nature, Travolta est à genoux et a les mains ligotées derrière son dos. Derrière lui se tient Robert De Niro qui tient un fusil.

Mark Steven Johnson s’est en plus entouré d’un has been qui continue de détruire sa carrière et d’un ancien raté qui n’a jamais su jouer autrement qu’en en faisant des tonnes. Depuis quelque temps, Robert De Niro s’applique à tourner des navets et est devenu depuis peu une star du Direct To Video avec le futur classique Unités d’élite. Des œuvres de qualité comme Happiness Therapy ou Everybody’s fine font désormais tâche dans sa filmographie annonciatrice d’une future collaboration avec Steven Seagal. Oops, c’est en fait déjà arrivé. Quant à John Travolta, il alterne entre séries B et séries Z avec brio et est ici affublé de la barbe la mieux taillée vue au cinéma en 2013. Il s’efforce également de perdre toute sa crédibilité en utilisant un accent serbe qu’il a du mal à maîtriser. Il interprète un soldat serbe venu se venger d’un ancien ennemi incarné par De Niro qui l’avait laissé pour mort à l’époque des conflits.

Le plus malheureux dans Killing Season, c’est que le long métrage a quelques qualités. Si les passages de flashbacks sont très mal montés et paraissent cheap, certaines séquences dans les beaux paysages sont assez élégantes, notamment les scènes de chasse qui introduisent De Niro. Si ce dernier n’oublie pas de faire ses grimaces habituelles, il est convaincant et l’on se dit qu’avec un vrai cinéaste aux commandes, Killing Season aurait pu être un très bel objet. Nous sommes surpris par la violence de certains rebondissements mais malheureusement, Mark Steven Johnson peine à développer ses deux anti-héros et à susciter notre empathie. Les dialogues et situations répétitives sont les principaux défauts de l’œuvre. Steven Johnson ne sera jamais un auteur et heureusement pour nous, il n’y aura jamais de profondeur dans ses longs métrages.

Toute la complexité qu’offrait le sujet est absente de Killing Season. Il nous reste cependant un téléfilm de luxe sur lequel vous pourrez vous attarder si, comme nous, vous aimez vous rapprocher de la mort à coup de bêtises comme celle-ci. Ce n’est qu’une question de temps à perdre.

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1 réponse à Critique : Killing Season – Ennemis Rapprochés

  1. L"accro aux dvd dit :

    L’affiche est juste aussi incroyable que la barbe arborée par Travolta. Ca sent le grand film!!!!!

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