Critique : La Dame de Fer – First Avenger

Affiche de La Dame de Fer sur laquelle nous découvrons le portrait de Meryl Streep greffé au Palais de Westminster.

The Iron Lady est le deuxième film que nous avons l’occasion de voir cette année qui retrace le parcours d’une personnalité importante du XXème siècle après le J.Edgar de Clint Eastwood. Ici, c’est Margaret Thatcher qui est mise en avant. Comme dans J.Edgar, la réalisatrice Phillida Lloyd a opté pour un point de vue intimiste. Le deuxième point commun est d’évoquer le parcours de l’ex premier ministre britannique à travers des flashbacks et des réminiscences. Enfin, comme la dernière œuvre d’Eastwood, La Dame de fer est un film très intéressant mais qui sera loin de faire l’unanimité.

Dès les premières scènes, on voit cette femme dépassée par le temps qui n’a plus sa place à l’extérieur et reste cloîtrée chez elle, souffrant d’Alzheimer. Elle voit sans cesse son mari, décédé plusieurs années auparavant et ses hallucinations constitueront l’axe principal du film puisque ses conversations avec son mari ravivent de nombreux souvenirs de sa carrière politique. Malheureusement, tous les événements et décisions prises seront souvent retranscris de manière brouillonne et il est difficile de se faire une opinion grâce au film. La question irlandaise et son inflexibilité face aux agissements de l’IRA n’est traitée que par le biais de l’attentat du Brighton Hotel dans lequel Thatcher a failli perdre la vie, et également grâce à quelques images d’archives. Images d’archives qui seront utilisées dans le film pour résumer très vite les  acclamations ou manifestations qui eurent lieu lors de ses trois mandats, notamment à propos de la hausse des impôts sur la consommation et l’important taux de chômage.

Il est par ailleurs difficile de se repérer temporellement tant la deuxième partie est traitée rapidement. L’épisode tragique de la guerre des Malouines est bref mais il nous permet de voir les erreurs politiques et militaires qu’elle a faites. On a le sentiment que Phyllida Loyd est pressée de conclure son film et l’impression du montage bâclé nous empêche d’apprécier véritablement le film.

En revanche, là où il prend de l’ampleur, c’est dans une première partie qui retrace en parallèle la maladie de Thatcher qui n’a plus de repères sans son mari, alors que sa jeunesse et son arrivée au pouvoir furent marquées par une lutte considérable pour sa considération en tant que femme indépendante dans un monde peuplé d’hommes. Les premières scènes au Parlement et dans la Chambre des Lords sont passionnantes et ça fait plutôt drôle de voir un Schtroumpf au milieu de tous ces pingouins, déterminé à se faire entendre coûte que coûte. On comprend que la femme est intransigeante dans sa vie professionnelle et personnelle, difficilement à l’écoute, et qu’elle n’hésitera pas à sacrifier sa vie de famille pour sa carrière politique.

Photo de Meryl Streep dans le peau de Margaret Thatcher faisant un discours.

Que dire de Meryl Streep ? Elle est exceptionnelle, une fois de plus. Elle porte littéralement le film sur ses épaules et il est certain que personne n’aurait pu mieux jouer Thatcher qu’elle. Son travail sur la gestuelle, la voix et les regards est vraiment impressionnant et l’on reste abasourdis par sa prestation. Nous n’aurions probablement pas vu le film de la même manière si ce n’était pas elle à l’écran.

The Iron Lady est un film intéressant et intelligent, qui tente d’être le plus objectif possible mais qui, malheureusement, ne nous plongera pas avec brio dans la vie de ce personnage politique hors du commun. Pour l’histoire, autant relire le livre de Thatcher ou une biographie. L’œuvre reste cependant à voir pour la prestation magistrale de Streep et des autres comédiens.

Ce contenu a été publié dans Critiques. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.