Réalisé par John McTiernan (Piège de cristal), Le 13ème guerrier est resté dans nos mémoires car on se souvient des problèmes qui eurent lieu lors de sa production notamment entre le cinéaste et le scénariste Michael Crichton (Jurassic Park). Si vous rêviez de voir un jour l’œuvre en Director’s Cut, sachez qu’elle n’arrivera jamais. McT l’a lui-même confirmé dans les bonus de la sublime copie Blu Ray sortie il y a un environ un an qui nous a permis de redécouvrir ce long métrage sous estimé dans une version quasiment parfaite.
Dans ce film, le personnage interprété par Antonio Banderas, Ibn, érudit vivant à Bagdad, est désigné par les vikings pour les accompagner défendre un village du Nord menacé par des créatures qui dévorent les humains et ne se montrent que lorsque la brume est tombée.
On pourrait croire qu’avec ce sujet McTiernan prend un chemin inexploré dans sa carrière en optant pour le film d’époque mais ce n’est pas tout à fait le cas. Comme dans l’excellent Predator, nous suivons un groupe d’hommes envoyés dans un environnement inconnu qui vont devoir faire face à une menace invisible et terrifiante. C’était également le cas de John McLane dans Piège de cristal mais surtout Une journée en enfer dans lequel il affrontait le redoutable Simon, qu’on ne découvrait qu’après une longue introduction des autres protagonistes.
John McTiernan est le spécialiste de l’action et cela se ressent dans Le treizième guerrier. A la fois survival, film d’horreur et d’aventure, le long métrage est ponctué de plans emblématiques magnifiés par la partition épique de Jerry Goldsmith qui signe là l’une de ses plus belles compositions des années 90, si ce n’est de sa carrière. Si les batailles ne sont pas très longues, elles représentent tout de même de jolis morceaux de bravoure qui réussissent encore aujourd’hui à nous filer quelques frissons.
On a le plaisir de retrouver un Antonio Banderas très sobre qui n’était pas encore parti dans ses délires cabotins insupportables. On pourra toujours remettre en cause l’intégrité historique du film, certains passages où le comédien est à la limite du ridicule et certaines incohérences mais le but du réalisateur n’est pas de nous faire un cours d’histoire mais de signer un pur film de genre ancré dans un univers assez peu exploité au cinéma. Et nous sommes certains que si vous n’avez jamais eu l’occasion de le voir, vous allez flipper lors des premières apparitions des monstres sanguinaires qui sont de jolies montées en pression.
L’autre élément très réussi, ce sont bien sûr les relations au sein du groupe. Tous les personnages ont leur utilité, tous ont un rôle défini dans la communauté et voir Banderas s’y intégrer et trouver sa place est un régal. Comme dans la plupart de ses longs métrages, McTiernan apporte une pointe d’humour qui vient renforcer le sentiment de fraternité qui émane de toutes ces brutes. Sans pour autant tomber dans le message crypto-gay ou le ringard, McTiernan sait mettre en scène des individus virils et solidaires.
On regrettera de ne pas voir Diane Venora (Heat) plus longuement, à l’image des autres villageois assiégés. Mais le long métrage ne leur est pas consacré et le plus important dans Le treizième guerrier, ce sont justement les guerriers.
Si vous possédez un lecteur Blu-Ray, vous devez absolument vous procurer la galette car ce sera tout simplement l’une des plus belles pièces de votre collection. Si vous n’en avez pas, n’hésitez pas à le voir ou revoir tout de même afin de réévaluer ce film de genre qui n’a jamais eu la reconnaissance méritée.