Critique : Le jour où je l’ai rencontrée – 10 bonnes raisons de te parler

Affiche du film Le jour où je l'ai rencontrée sur laquelle Freddie Highmore et Emma Roberts marchent chacun dans une direction dans une rue de New York.

A l’image de Like crazy, Le jour où je l’ai rencontrée est l’un de ces petits films mis en avant au Festival de Sundance qui a du mal à se trouver une date de sortie sur les grands écrans français. A l’inverse de Like crazy qui n’a toujours pas été plébiscité par les distributeurs pour voir le jour dans les cinémas de l’Hexagone, Le jour où je l’ai rencontrée finira bien par être projeté à partir du 2 mai.

Premier long métrage de Gavin Wiesen, le film est une romance qui se déroule dans Manhattan. Le jeune George (oxymore) ne fait rien à l’école. Il a la flemme. Pas parce qu’il n’est pas intelligent, mais parce qu’un jour, il a pris conscience qu’il allait mourir. Depuis, il est quelque peu angoissé à l’idée du passage de la faucheuse et décide donc de consacrer son temps à des choses « utiles ». Comme le dessin, son seul moyen d’expression. Lorsqu’il rencontre Sally, il va peu à peu s’ouvrir grâce à leur confrontation d’idées et à l’acceptation du fait que tout n’est peut être pas totalement foutu.

Avant d’aller voir Le jour où je l’ai rencontrée, il est absolument nécessaire de laisser son cynisme à l’entrée de la salle. A cause de sa naïveté et son débordement de bons sentiments, le film risque de se faire démolir par les plus aigris d’entre nous. On les comprend. Il est vrai que le propos « anticonformiste du pauvre » de l’adolescent frôle parfois le ridicule et que l’absence redondante d’une figure paternelle ou le choc du divorce commencent sérieusement à prouver un manque d’originalité. Nous ne cherchons aucunement à remettre en cause les traumas et les souffrances de l’adolescence. Mais changer de disque est aussi envisageable. Surtout qu’une œuvre comme celle-ci est censée apporter une certaine fraicheur, une ambiance de feel good movie que l’on apprécie pour son propos rassurant et sa joie communicative. On ajoute à cela la présence d’un protagoniste déjà-vu mille fois. Il s’agit de l’artiste bohème qui vit dans un atelier de Brooklyn et privilégie sa sensibilité au monde extérieur plutôt que le confort et qui conseillera le héros. Les cheveux longs et gras, la barbe de trois jours, le col V sexy. Tout y est. Michael Angarano, sosie de James McAvoy (Wanted), n’est pas mauvais pour le rôle mais l’écriture de son personnage ne le met pas en valeur.

Photo d'Emma Roberts et Freddie Highmore marchant et discutant dans les rues de New York dans le film Le jour où je l'ai rencontrée.

Mis à part ces quelques clichés, Le jour où je l’ai rencontrée est assez agréable et vaut surtout pour la belle alchimie de ses deux acteurs principaux, Freddie Highmore (Neverland) et Emma Roberts (Scream 4). Les voir se découvrir et s’attacher est toujours un plaisir et l’on a même de l’empathie pour eux lorsqu’ils se font des coups fourrés. C’est d’ailleurs le point fort de l’œuvre. Même si l’on s’attend à un point de rupture à un moment donné, on ne le voit pas arriver et c‘est à cet instant que Wiesen, également scénariste, fait preuve de subtilité. On regrettera le déséquilibre du traitement entre la première et la deuxième partie beaucoup moins développée mais toute aussi intéressante.

Pour un premier coup d’essai, Wiesen ne s’en sort pas mal du tout, fait preuve d’une belle sincérité à travers son message tout à fait honorable. Il s’entoure d’un couple d’acteurs qui parvient à faire vivre ces deux jeunes d’une jolie manière. Mais les maladresses trop nombreuses, le manque de maturité et le résultat trop convenu nous laissent une impression mitigée. Rendez-vous au prochain épisode.

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