Critique : Le monde de Charlie – L’attrape-coeurs

Affiche du film Le Monde de Charlie sur laquelle Ezra Miller, Emma Watson et Logan Lerman posent face à l'objectif devant un mur vert.

Difficile de faire un film sur l’adolescence. Le sujet a déjà été exploré maintes et maintes fois et a donné des résultats très bons (Kids, We need to talk about Kevin, Boyz’n the hood), d’autres corrects (Esprits rebelles) et enfin des œuvres avec plein de bonnes intentions mais qui n’atteignaient jamais le niveau espéré (Ecrire pour exister, Coach Carter). Dans quelle catégorie vient se placer Le monde de Charlie, long métrage de Stephen Chbosky qui a décidé d’adapter à l’écran son roman ?

Charlie est un jeune homme solitaire qui s’apprête à faire son entrée au lycée. Terrorisé, il angoisse à l’idée de ne pas se faire d’amis. Mais rapidement, il croise Patrick et Sam, deux terminales qui, comme lui, ont eu des expériences douloureuses dans leur passé.

Avant tout, ne vous fiez pas à la police des pubs françaises qui rappelle plus la marque has been DDP qu’autre chose. Ne vous arrêtez pas non plus sur le titre bâteau, Le monde de Charlie. The perks of being a wallflower, c’est tout de même beaucoup plus poétique et ça reflète bien mieux l’ambiance du film. Après Django Unchained, ce long métrage est notre second coup de cœur de ce début d’année. Tout d’abord parce qu’il traite d’un sujet universel. Grâce à sa sincérité, il réussit à nous émouvoir malgré tous les élements déjà vus qui auraient pu lui enlever toute originalité. Il n’y a rien de nouveau dans Le monde de Charlie et nous n’allons pas employer de superlatifs inappropriés mais cela reste un travail impeccable, sobre et profondément touchant.

Photo de Logan Lerman, Ezra Miller et Emma Watson dans le film Le Monde de Charlie. Sur une promenade, Miller serre Lerman et Watson dans ses bras. Ils sont tous les trois euphoriques.

Charlie est L’enfant seul que nul ne calcule, qui se réfugie dans ses bouquins et l’écriture pour chasser son mal-être. On aurait pu avoir pitié pour ce personnage. Chbosky aurait pu tomber dans le misérabilisme façon Precious avec ses protagonistes meurtris. Alléluia, ce n’est jamais le cas. On aime le trio, on le comprend mais on ne pleure pas pour lui. Chbosky réussit à cerner toutes les difficultés de l’adolescence mais aussi ses joies, ses bons moments et ses erreurs. Le réalisateur a de l’affection pour ses héros, n’est pas là pour faire la morale ou nous faire sortir les mouchoirs mais pour nous raconter leur histoire. Ôde à l’amitié, Le monde de Charlie développe un propos sur la tolérance admirable et naturel. Cela nous a fait du bien de nous rendre au cinéma le jour d’une manifestation sur laquelle on ne s’étendra pas et de voir qu’un américain, originaire du pays de la NRA, du Ku Klux Klan, de Ronald Reagan, Sarah Palin et Lady Gaga pouvait faire preuve d’une ouverture d’esprit apaisante et réconfortante.

Arrêtons la politique de comptoir et recentrons nous sur les trois comédiens talentueux qui portent le film. Avant, on n’aimait pas Logan Lerman (Percy Jackson, Ultimate Game). Mais ça, c’était avant. D’une sobriété exemplaire, il est loin d’être le rebelle agaçant et arrogant de ses précédents blockbusters. On a eu un peu de mal à croire au passé tumultueux du personnage d’Emma Watson (Harry Potter) étant donné que l’actrice paraît trop sage et trop douce. Mais elle n’en demeure pas moins convaincante et adorable. Enfin, Ezra Miller (We need to talk about Kevin), c’est la grande classe. Il apporte une bonne dose d’humour et de fraîcheur à l’ensemble et dégage un charisme impressionnant.

Le monde de Charlie est à ranger aux côtés de ces œuvres qui évoquent les traumas de l’adolescence avec subtilité. Jamais larmoyant, souvent drôle, bourré de tendresse sans pour autant être mielleux, le long métrage de Chbosky est très bien équilibré et vous laisse avec une sensation de légèreté que l’on a pas tous les jours. On vous le recommande grandement.

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2 réponses à Critique : Le monde de Charlie – L’attrape-coeurs

  1. Lula dit :

    Je t’ai dit que je voulais me marier avec Ezra Miller ? Mille fois ? Ah.

    (Tu exagères un peu de mettre Lady Gaga dans le même panier que tout le reste…)

  2. Vous devenez effectivement plus tranchants avec le temps. J’aime ça!

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