Critique : Le roi lion – Assis sur le trône de l’animation

Affiche de la restauration du Roi Lion en 3D sur laquelle Simba est au milieu de la savane alors que l'ombre de Mufasa est visible dans le ciel.

Il est loin, le temps des cassettes vidéos qui finissent par ne plus marcher au bout du quatrième visionnage. D’après nos calculs, cela faisait environ dix ans, voire plus, que nous n’avions pas eu la chance de revoir Le roi lion. Sa ressortie en 3D ne nous emballait pas vraiment, nous avons donc préféré le redécouvrir en Blu Ray. Et nous n’avons pas été déçus du tout.

La première chose qu’il faut souligner est évidemment la perfection des images et du son. Nous avions déjà été pris de court lorsque les galettes de Toy Story 3, Là haut ou Raiponce avaient débarqué dans notre lecteur. C’est encore une fois le cas. On a immédiatement l’impression de voir le dessin animé pour la première fois. Disney ne déçoit jamais son spectateur dans ses éditions Blu Ray. Les bonus sont soignés, de nouvelles explications apparaissent et l’on a toujours le sentiment que les studios ont des documentaires en réserve pour les soixante prochaines années, tous plus passionnants les uns que les autres. Les enfants aussi sont très bien servis avec des scènes coupées et des bêtisiers qui prolongeront le plaisir.

Photo de Rafiki soulevant Simba bébé dans le film Le Roi Lion.

En ce qui concerne le film, l’affection que nous lui portons reste la même. On ne va pas s’attarder sur les messages antisémites évoqués dans certains articles et sur tous les propos douteux de Disney et son créateur intégrés dans leurs dessins animés. On s’en cogne. Si on aime Le roi lion, c’est avant tout pour sa galerie de personnages qui ont tous une place importante. En moins d’une heure et demie, on passe du temps avec Mufasa, Rafiki et toute la clique et l’on s’attache vraiment à eux. Séparé en deux parties, Le roi lion est une tragédie shakespearienne bouleversante. Les rapports paternels entre Mufasa et son fils sont développés très vite mais il n’y avait rien à dire de plus. Les réalisateurs Rob Minkoff et Roger Allers réussissent à créer un univers très riche, très beau et parviennent à le synthétiser pour que les plus petits ne s’y perdent pas.

A nos yeux, Le roi lion est un divertissement familial très réussi car il s’avère fédérateur et ne sépare pas son public en deux catégories. Il n’y a pas les blagues pour les enfants et les références pour les adultes comme c’est de plus en plus le cas notamment dans les productions Dreamworks (Shrek, Madagascar). Evidemment, Le roi lion n’atteint pas la perfection visuelle de Pixar, qui a révolutionné le monde de l’animation avec le numérique, les histoires originales, les messages écologiques et sociaux prononcés avec intelligence, subtilité et émotion. Malgré le manichéisme récurrent, il est difficile de ne pas se laisser charmer par cette aventure qui intègre des rapports compliqués présentés de manière simple.

Photo du pied de Simba qui le met dans l'empreinte de son père dans le film Le Roi Lion.

L’autre élément qui mérite à lui seul son petit paragraphe est la bande originale qui colle parfaitement à l’univers et pour laquelle Hans Zimmer (Gladiator) fut récompensé par l’Oscar de la meilleure musique. Les sonorités et les chœurs africains sont puissants et appuient toujours les émotions sans jamais tomber dans la mièvrerie de certaines compositions d’Alan Menken (Pocahontas), artiste talentueux qui a beaucoup apporté aux dessins animés Disney. Si l’on ne devait retenir que deux partitions de toutes les productions, on choisirait celle du Roi lion ainsi que celle de Mulan, du maître Jerry Goldsmith (La malédiction). Les chansons sont peu nombreuses, ne gavent pas et on vous met au défi de ne pas fredonner Hakuna Matata avec Timon et Pumba.

Inspiré du manga Le roi Léo, ce 43ème Disney reprend, comme d’habitude, un univers riche déjà existant pour le transformer en une œuvre accessible à tous, complexe lorsqu’elle s’apparente à Hamlet mais toujours traitée avec une naïveté débordante qui ne peut que faire chavirer. Encore une fois, la magie opère. Rendez-vous dans dix ans, pour voir si notre âme d’enfant est toujours intacte.

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1 réponse à Critique : Le roi lion – Assis sur le trône de l’animation

  1. Certainement l’une des meilleures restaurations Blu-ray cette année

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