Cette semaine marque la sortie en DVD et Blu Ray du Sang des templiers, film de Jonathan English très peu distribué dans les salles de l’Hexagone l’été dernier.
Voici le deuxième long métrage qui, en deux ans, utilise le mot templier, tout comme la maxi bouse Le dernier des templiers avec le coiffeur Nicolas Cage, mais qui se sert uniquement du terme pour servir une histoire qui n’a presque rien à voir avec.
L’œuvre aborde l’épisode de la Magna Carta, écrite par les barons et signée par le roi Jean d’Angleterre en 1215, dans le but de faire respecter les libertés individuelles. Mais l’on en saura pas vraiment plus sur les templiers, leur origine et leurs coutumes, puisque ce ne sont pas vraiment eux ni leur Ordre qui sont mis en avant, même si le héros en fait partie. Encore une fois, le titre français n’est pas du tout représentatif.
Le film se situe après la signature du traité. Le roi Jean brise sa parole et un groupe d’hommes, menée par le baron Albany (Brian Cox), tentera de lui résister en prenant un château qu’ils devront défendre jusqu’au bout. La bataille dura des mois et fait l’objet de tout le film.
La reconstitution de l’époque est assez réussie. Mais de gros défauts nous frappent. Tout d’abord, la réalisation est terne et impersonnelle. Le réalisateur se concentre parfois sur des passages pas toujours captivants, et zappe à coups d’ellipses temporelles et de voix off ridicule des scènes qui auraient franchement pu être très intéressantes, comme la survie du groupe qui se retrouve à court de vivres. La narration est bâclée, les personnages manquent réellement de profondeur et le film devient assez ennuyant.
Le deuxième gros point faible se situe au niveau de l’interprétation. En plus d’être un assez mauvais metteur en scène, Jonathan English n’est pas un grand directeur d’acteurs. L’interprète principal, James Purefoy, un sous Hugh Jackman vu dans le médiocre Solomon Kane (2009), est monolithique et tire la tronche pendant deux heures. On a du mal à croire en sa romance avec Kate Mara, très mal amenée. Mais la palme du cabotinage revient à Paul Giamatti qui arbore une moumoute qui s’envolerait presque.
On retiendra quelques scènes de combat, très brutales et parfois efficaces même si certaines manquent cruellement d’intensité et ne sont pas toujours lisibles.
Malheureusement, ce n’est pas avec ce film qu’on pourra en savoir beaucoup plus sur l’histoire d’Angleterre. Le film n’a pas su combiner action et faits historiques comme avait su le faire Braveheart (1995), même si la fiction prenait là aussi largement le dessus.
Si vous voulez vous cultiver, passez votre chemin. En revanche, pour les amateurs de viande rouge, ça pourrait peut-être vous plaire, vu comme ça gicle.