Boloss, voilà un terme de la région parisienne qui s’est répandu dans tout l’Hexagone depuis maintenant quelques années et qui définit un gros loser. Comme dirait l’autre, on est tous le boloss de quelqu’un d’autre. Encore quelques années et le mot ne sera plus surligné en rouge dans mon document Word et entrera dans le Larousse. Le film vous en présente quatre gros. Inconnus en France, ils ont été les héros d’une série anglaise. Succès oblige, les salles des grands écrans leur ont ouvert leurs portes. Et encore une fois, le public était au rendez-vous.
Pour ceux comme nous qui n’ont pas regardé la série, ce n’est pas trop grave. On devine les références à leurs aventures passées et même si l’on n’est pas familier avec ces quatre loubards prêts à tout pour coucher lors de leurs vacances dans une ville portuaire de Crête où les kékés font rugir le moteur de leurs quads, comprendre le scénario ne sera pas vraiment un problème. En effet, Les boloss fait partie de ces teenage fuck movies, à l’image de Supergrave, American pie ou le récent Projet X. Le concept est toujours le même. Le seul but du long métrage, c’est de balancer des punchlines encore plus fortes, de montrer des boobs encore plus gros, de se murger et dégueuler pendant plus de 30 minutes non stop sur pellicule et évidemment, de tremper son petit biscuit dès qu’on en aura l’occasion, parce que beurrer sa biscotte dans du jambon, ça commence à devenir lassant. Niveau finesse, le film est à l’image de la phrase précédente.
A l’inverse de Supergrave qui, comme la plupart des productions Apatow (Funny people), donnait une véritable épaisseur à ses personnages et provoquait notre empathie sans jamais délaisser l’humour, Les boloss préfère faire dans le gras, le gras, toujours le gras. On rit parfois mais le passage au format d’une heure et demie est réellement douloureux. Le film est beaucoup trop long, lourd, répétitif. Les acteurs sont parfois à claquer et franchement antipathiques. C’est dommage car les séries anglaises et l’humour, ça peut donner de très jolies perles d’écriture et des individus attachants, à l’image de ceux de Misfits ou Being human. Les blagues s’enfoncent toujours plus bas. Elles démarrent au début des poils pubiens et finissent sous les testicules. Ca peut paraître osé, ça en devient juste pathétique. Caricature de l’intello et du beauf poussée à l’extrême, le résultat n’est pas totalement à jeter et quelques situations font mouche. Mais on avait envie de découvrir la série avant de visionner le long métrage et c’est d’ailleurs ce qu’on aurait du faire. Finalement on ne se donnera même pas la peine.
Aucune surprise, vous avez déjà tout vu ailleurs. La fin est d’une extrême convenance, et même lorsque le réalisateur tente de casser le rythme dramatique avec ses blagues, ça ne fonctionne pas. Dans le genre, on vous recommande fortement Les beaux gosses, pépite de l’artiste Riad Sattouf qui avait su capter les douleurs et les joies de la puberté avec un humour subtil mais véritablement tordant.
Filmer des adolescents au ralenti sur les tubes les plus pourris du Top 50 en croyant que ça donne un effet hype, il faudrait arrêter. Les boloss, c’est comme le terme swag, c’est dépassé depuis trop longtemps mais ça continue d’être utilisé. Elle n’a pas fini d’en consommer des produits périmés, la génération Y.