Voici un film dans lequel il est question de listes. En effet, la nuit, les femmes se font des emplois du temps, en stress, pour organiser la journée qui les attend. Vendu comme étant une comédie fédératrice pour ces busy women, et les autres, dans lesquelles elles peuvent se reconnaître, je me demande encore maintenant comment ce truc a pu attirer ma curiosité.
Surtout quand l’actrice principale est Sarah Jessica Parker. La quadragénaire anorexique prend du temps pour assortir son tailleur Gucci avec ses Louboutin chaque matin, avant de se mettre dans la peau de John Rambo. On se demande comment elle tient debout. On ne la voit manger que de la salade pendant une heure et demie. Pas des plats composés. Juste les feuilles vertes. C’est la question qui m’a turlupiné pendant tout le film : « Mais comment fait cette femme pour résister alors qu’elle n’engloutit rien dans son estomac de quatre centimètres ? ». J’ai eu ma réponse lorsqu’elle va se faire un bowling avec le charmant Pierce Brosnan, qui prend ses chèques post-James Bond en tournant cinq fois sur six dans des navets. Dans cette fabuleuse séquence, il me semble que l’héroïne de Sex and the city prend une bière. Une Budweiser plus précisément. Je me suis renseigné. Ce breuvage américain est composé de houblon, de malt d’orge et de riz. Pour Sarah Jessica Parker, ça fait des féculents et de quoi tenir deux mois.
Pour en revenir au film, nous n’avons droit qu’à une accumulation de clichés tous plus insupportables les uns que les autres et surtout pas drôles. Le récit témoignage est assez chiant et les personnages secondaires ne sont développés que par leurs interventions face caméra qui n’ont généralement aucun intérêt. Ayant les ambitions de la série qui a fait devenir Carrie Bradshaw et sa comédienne des symboles de mode et de placements de produits, Mais comment font les femmes ? n’atteint jamais son niveau, aussi bien dans l’humour que dans le scénario. Tout y est mauvais, exagéré et l’on tombe dans le fond du panier de la comédie américaine dégoulinante de bons sentiments et de morale puritaine. L’œuvre perd tout ce qu’elle avait d’original à travers des ficelles très lourdes et le charme de ce genre de divertissements n’opère pas du tout. On regrette de voir des interprètes tels que Kelsey Grammer (BOSS) ou Christina Hendricks (Mad Men) perdre leur temps et gaspiller leur talent.
A force de parler de listes et de choses à faire, le film m’a fait prendre conscience qu’il fallait que je fasse du tri dans ma vaisselle et mes papiers. C’est peut être sa seule qualité.
En plus d’être bourré de clichés, le film au titre le plus mauvais de ce début d’année est incroyablement sexiste. Calmez vous mesdames! Notre rôle ne se cantonne pas à regarder du foot à la tv et rôter entre amis. Il nous arrive aussi d’être humains et responsables!
« Mais comment font les femmes » abuse aussi des interview face caméra qui avaient fait le bonheur de Billy Crystal dans « Harry rencontre Sally » mais qui deviennent pesantes quand elles occupent la moitié du film pour pas grand chose au final…
Bref! Un film à oublier très vite!