Critique : Misfits – I Fouckin’ Louve That !

Photo de la saison 2 de la série Misfits où la bande est face à l'objectif dans leur tenue de TIG. Un mystérieux individu masqué se tient au dessus d'eux.

Après la magnifique première saison de Luther, nous avons choisi de vous présenter un autre programme britannique, Misfits. Décidément, les anglais ont décidé de nous balancer des claques télévisuelles et proposent donc, depuis un petit bout de temps maintenant, des séries novatrices et audacieuses, à l’image de Sherlock, brillante adaptation du célèbre détective qui enquête dans les rues de Londres au XXIème siècle.

Misfits met en scène cinq adolescents condamnés à des travaux d’intérêt général pour des petits crimes qui, à la suite d’un violent orage, se retrouvent dotés de pouvoirs qui reflètent leur personnalité. Vous avez Kelly, la beauf complexée et nerveuse qui peut entendre les pensées des autres ; Curtis, le coureur qui a flingué sa carrière pour une stupide histoire de drogue qui a la faculté de remonter dans le temps ; Alisha, l’allumeuse qui provoque une excitation soudaine chez une personne dès qu’elle la touche ; Simon, le solitaire mystérieux qui peut se rendre invisible et Nathan, le petit enfoiré dont on ne connaît pas le pouvoir.

Comme c’était le cas dans Luther, Misfits fait évoluer ses personnages en les confrontant à des événements qui prendront la place d’un épisode. Mais la continuité y est et rassurez-vous, la série ne souffre pas du syndrome Les Experts, qui privilégie un scénario bancal au profit du développement des protagonistes. Comme souvent dans les longs métrages ou séries anglaises, le propos social tient une place fondamentale et les scénaristes ont l’intelligence de glisser leurs messages tout en respectant les codes du fantastique et de l’horreur dans laquelle leur œuvre s’ancre. Vous y apercevrez des zombies, des médiums aux attentions louches, des vieillards qui retrouvent la jeunesse et plein d’autres individus bizarres qui croiseront la route de nos délinquants préférés, pour le meilleur mais surtout pour le pire. Malgré cette appartenance aux genres évoqués, les créateurs ont su développer des passages comiques et d’autres très dramatiques. Le spectateur est touché, passe du rire au larmes en permanence et cela est dû en partie à la mise en scène qui évite tout pathos.

Photo de la série Misfits sur laquelle les cinq héros discutent avec des ennemis élégamment vêtus.

On suit ces cinq paumés dans leur quotidien et le fait de ne jamais les regarder avec pitié les rend encore plus attachants. Certes, certaines séquences sont très émouvantes mais les punchlines et les répliques cultes ne sont jamais bien loin. Ce décalage est l’élément qui nous séduit le plus dans la série. Développée sur un format assez court (6 épisodes), Misfits s’attarde sur un personnage à chaque nouvel épisode, sans jamais délaisser les autres et les anglais prouvent une nouvelle fois qu’il vaut mieux un programme condensé et riche qu’une série qui s’étale et se perd dans le bavardage. Les loubards ne sont pas sublimés uniquement grâce à l’écriture mais aussi grâce à des comédiens qui sont tous parfaits, à commencer par un Robert Sheehan (Killing Bono) en très grande forme qui n’a pas fini de vous achever.

Boosté par une bande originale qui débarquera très vite dans votre iPod, Misfits constitue l’un de nos gros coups de cœur télévisuels de ces dernières années. Si vous n’êtes pas rassasiés au bout de cette première saison quasiment parfaite, ruez vous sur la deuxième et la troisième, déjà sorties en DVD, qui atteignent un niveau supérieur, ou presque. Malgré nos très grosses appréhensions pour la suite, on tente de se persuader que les scénaristes trouveront de nouvelles idées de génie pour relancer un programme qui mérite d’être visionné.

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2 réponses à Critique : Misfits – I Fouckin’ Louve That !

  1. pox dit :

    J’ai suivi la première saison avec intérêt, beaucoup moins la deuxième, encore moins la troisième qui est décevante. De plus le départ de quasi tous les ados de la première saison aura portés préjudice à la série je pense ..

    • Kévin Romanet dit :

      Oui carrément ! Pour moi la deuxième est aussi bonne que la première ! Après la troisième déçu forcément mais sur la fin ils ont bien rattrapé le coup je trouve pour les trois derniers épisodes !

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