Critique : Mission: Impossible – Cette critique s’autodétruira dans 5 secondes

Voilà à peu près un mois que Mission: Impossible 4 est sorti. A la fin du film, nous étions convaincus que cet épisode était sans doute le plus réussi de la saga dans la mesure où il nous avait vraiment comblé au point de vue de l’action mais également dans son bon développement des personnages secondaires (critique ICI). C’était donc l’occasion idéale pour revoir les trois premiers opus inégaux mais qui ont cependant tous leur charme.

Affiche de Mission Impossible de Brian de Palma sur laquelle on distingue le profil de Tom Cruise dans l'univers de l'espionnage.

Le principe de la saga est celui de prendre un nouveau réalisateur pour chaque opus. C’est Brian De Palma qui s’y est collé en premier. En 1996, l’agent Ethan Hunt était révélé au monde entier. La première chose que l’on se dit en le visionnant, c’est qu’on reconnaît le style du cinéaste déjà ultra confirmé à l’époque qui avait déjà signé ses œuvres les plus abouties (Pulsions, Les Incorruptibles, L’impasse et bien d’autres…). Malheureusement, le film a vieilli. C’est évidemment le risque des films censés mettre en avant les nouvelles technologies. Dans 20 ans, on dira sans doute la même chose du quatrième. Mais le film a également pris un coup de vieux du point de vue scénaristique. Ecrit par les talentueux Steven Zallian (La Liste de Schindler) et David Koepp (Jurassic Park, Spiderman), l’œuvre ne démérite pas car elle est bourrée de rebondissements, de trahisons et de scènes tendues du slip. Seulement, en 2011, avec l’apparition de la saga Bourne (La mémoire dans la peau…), les nouveau James Bond (Casino Royale…), la trilogie Matrix ou encore les films de Christopher Nolan (The Dark Knight, Inception), le film d’action est passé à un tout autre niveau. Finalement, on trouve le résultat léger au niveau de l’histoire, car en tant que spectateurs, nous avons été habitués à des intrigues aujourd’hui plus complexes. Cela ne veut pas dire que nous n’apprécions pas le travail de De Palma et son équipe. Pour ceux qui l’ont vu, c’est le plaisir de retrouver un long métrage sympathique et maîtrisé. Pour les autres, vous risquez de rester sur votre faim.

Affiche de Mission Impossible 2 sur laquelle Tom Cruise est pris de profil en action devant un fond enflammé.

C’est sans doute le réalisateur John Woo (Le syndicat du crime, Volte Face) qui s’est le plus cassé les dents sur la franchise. Le cinéaste d’origine chinoise ne manque pourtant pas de talent. Innovateur dans ses films d’action tournés dans son pays d’origine, il n’a plus rien à prouver depuis longtemps en matière de gunfights. Hélas il est difficile d’imposer sa vision des choses avec Tom Cruise, d’autant plus que l’acteur est également producteur de la franchise, et qu’il bénéficie donc d’un droit de regard important. C’est simple, dans le film, on ne voit que lui. Et surtout ses cheveux. Il y a certes des scènes d’action efficaces mais elles sont plombées par des plans sur le bonhomme qui a décidé de nous prouver qu’il est ultra athlétique. Voir des ralentis d’un mec aux dents blanchies pendant deux heures, ça finit par être long. Les personnages secondaires sont inexistants, en particulier celui de Thandie Newton. On ne croit pas vraiment en la cruauté du méchant (Dougray Scott) et à aucun moment on se dit que la mission est impossible. L’action est située principalement en Australie alors que le principe de Mission: Impossible est aussi de voir l’équipe traverser le monde pour atteindre son objectif. Un film d’action qui se veut sexy et dans le vent mais qui est presque un ratage total. A l’image de la coupe du héros. La grosse déception de la franchise.

Affiche de Mission Impossible 3 sur laquelle Tom Cruise est pris de profil en action.

Il n’était donc pas difficile pour J.J. Abrams (Lost, Super 8) de faire mieux. Le gros challenge consistait plutôt à réconcilier les fans avec la saga. Et on peut dire qu’il a su relever le défi haut la main. Pour sa première livraison au cinéma, Abrams réussit un long métrage qui respecte à la fois la série originale, garde l’esprit des films précédents en mettant en avant le héros mais innove en apportant de nouveaux éléments intéressants. Cela se ressent tout d’abord à travers une mise en scène dynamique qui reste cependant sobre. Abrams ne pompe en rien les nouveaux films d’action tels La mort dans la peau et le style vertigineux de son cinéaste Paul Greengrass. Tom Cruise a gagné en maturité. Il continue à se la péter mais ça reste acceptable. Il a compris qu’il devait mettre en avant son équipe jouée par des comédiens talentueux (Ving Rhames, Jonathan Rhys Meyers) et qu’il ne réussirait pas sans eux. Idée qui sera encore plus développée dans MI4. Il trouve enfin un adversaire à sa hauteur (le génial Philip Seymour Hofman), salopard qui n’hésitera pas à s’en prendre à sa femme (Michelle Monaghan). Comme dans le dernier, on reste bluffés par les scènes d’action. Cruise se prend des coups et peine à se relever. Bref, sans devenir pour autant une œuvre réaliste, le résultat devient plus crédible que son prédécesseur. Cruise ne se fait pas uniquement plaisir. Il veut également combler ses spectateurs. Et il a fait le bon choix en engageant Abrams, tout comme il vient de le faire avec Brad Bird.

Chez Brozkinos, on garde tout de même une préférence pour le dernier volet dans lequel les protagonistes se retrouvaient vraiment empêtrés dans des situations plutôt délicates. Vient ensuite l’épisode 3, impressionnant, puis le premier qui posait les bases intelligemment. Par contre, pour le numéro 2, on n’y arrive pas. Pour ceux qui ont envie de ranger leur cerveau sans pour autant culpabiliser en se disant qu’ils deviennent des beaufs (effet Fast and furious), on leur recommande de (re)découvrir la saga.

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