Adapté du romancier Kazuo Ishiguro, auteur d’écrits devenus incontournables à l’image des Vestiges du jour, Never Let Me Go est l’un des chefs d’œuvre passé inaperçu en salles en 2011. Le film est réalisé par Mark Romanek, qui avait déjà signé l’étrange et intrigant Photo Obsession (2002).
Bénéficiant d’un scénario bouleversant qui pose des questions fondamentales sur la condition humaine et notre envie de vivre, Never Let Me Go est situé dans une Angleterre rurale aux paysages gris et froids qui permettent aux spectateurs de pénétrer dans une ambiance émouvante ponctuée de mystère. Les secrets de l’œuvre sont assez vite révélés, mais de manière intelligente, afin de nous questionner beaucoup plus en profondeur jusqu’au générique de fin.
Sans vouloir trop dévoiler le synopsis pour les personnes qui ne l’ont pas vu, le long métrage débute dans un pensionnat très strict où les enfants sont éduqués très « sainement » et prudemment. Kathy, silencieuse et réservée, est amoureuse de Tommy. Par jalousie, Ruth séduira Tommy. Des années plus tard, les trois seront amenés à se retrouver dans des circonstances qui s’avèreront aussi heureuses que dramatiques.
Ca n’a pas l’air très intrigant mais il ne faut pas passer à côté de ce très beau film qui en plus met en scène deux jeunes acteurs qui sont en train de devenir des icônes hollywoodiennes.
La première, Carey Mulligan, vient d’être consacrée grâce à deux films en 2011, Shame de Steve McQueen et bien sur Drive de Nicolas Winding Refn. Elle a déjà raflé une nomination à l’Oscar en 2010 pour Une éducation. On la retrouvera cette année aux côtés de DiCaprio dans le très attendu The Great Gatsby, réappropriation de Baz Luhrmann (Roméo + Juliette) du chef d’œuvre Fitzgerald.
Le second, Andrew Garfield, a fait son entrée au cinéma dans des œuvres très respectables comme Boy A (2007), Lions et agneaux (2007) ou encore L’imaginarium du Docteur Parnassus (2009). Il avait quant à lui décroché une nomination aux Golden Globes en 2010 pour sa très bonne interprétation dans The Social Network de David Fincher. Lui aussi sera présent sur les écrans cette année, dans The Amazing Spiderman, de Marc Webb (500 jours ensemble).
Les deux comédiens sont très touchants et très justes, tout comme Keira Knightley, que l’on n’a plus besoin de présenter. Ils servent à merveille une réalisation sobre qui nous fait avancer dans cette histoire sans temps mort mais qui n’exclue pas de très belles lenteurs, jamais inutiles. Never Let Me Go aurait pu être un banal film de genre. On se retrouve au final avec un drame intimiste poignant. On notera également la magnifique partition mélancolique de Rachel Portman.
Avant de voir les deux interprètes devenir des superstars, précipitez-vous sur ce petit bijou aussi bien pour leur jeu que pour la beauté de l’œuvre mise en scène brillamment.