The Artist ! Encore lui ! A vrai dire, c’est plutôt normal. Le phénomène Hazanavicius-Dujardin-Béjo continue. Mais cette fois, sans Dujardin. L’acteur ne repartira pas avec une statuette. Celui qui est consacré comme étant le meilleur comédien de cette 37ème cérémonie, c’est Omar Sy. Et même si l’on aurait été heureux de voir Dujardin le remporter, cela nous fait plaisir pour l’acolyte de Fred et c’est vraiment le César que méritait de remporter Intouchables avec évidemment, celui pour François Cluzet.
Pour en revenir à The Artist, l’œuvre repart grande gagnante de cette soirée, avec des récompenses pour le meilleur film, le meilleur réalisateur, la meilleure musique (Ludovic Bource), la meilleure photographie (Guillaume Schiffman), les meilleurs décors (Laurence Bennett) et, celle qui nous touche le plus, remise à Bérénice Béjo pour sa prestation, qui avait été mise de côté par rapport à Dujardin jusqu’à maintenant.
L’exercice de l’Etat, le film politique de l’année, offre à Michel Blanc son premier César pour le meilleur second rôle masculin, à Pierre Schoeller celui du meilleur scénario original et à Oliver Hespel, Julie Brenta et Jean-Pierre Laforce celui du meilleur son.
Polisse de Maïwenn est l’un des grands perdants, mais il est tout de même récompensé par le César du meilleur montage (Laura Gardette, Yann Dedet) et celui du meilleur espoir féminin pour Naidra Ayadi qu’elle partage avec Clotilde Hesme pour sa prestation dans Angèle et Tony.
Les chouchous de la presse, La guerre est déclarée de Valérie Donzelli et Pater d’Alain Cavalier repartent bredouille. Angèle et Tony s’en sort avec un deuxième César avec le meilleur espoir masculin pour Gregory Gadebois. Le couple fort du film unanimement salué s’en sort très bien. Le chat du rabbin est le meilleur film d’animation de l’année tandis que Le cochon de Gaza est le meilleur premier film. La comédie Les femmes du 6ème étage permet à l’excellente actrice espagnole Carmen Maura de ressortir sacrée pour le meilleur second rôle féminin. Tous au Larzac de Christian Rouaud est le meilleur documentaire cette année et L’accordeur d’Olivier Treiner le meilleur court métrage. L’Apollonide remporte le César des meilleurs costumes (Anaïs Romand). Une séparation, lui aussi acclamé par la presse et le public, est le meilleur film étranger. Repartira-t-il aussi avec l’Oscar pour la même catégorie ?
Le César qui nous déçoit le plus cette année est celui de la meilleure adaptation, remis à Carnage de Roman Polanski. On n’a rien contre le film, mais peut-être Matthieu Kassovitz aurait pu être récompensé pour son œuvre ambitieuse, L’ordre et la morale.
Cette 37ème cérémonie aura donc été sans grande surprise mais ne nous déçoit pas. The Artist rafle tout, encore une fois, et l’on se demande si cette promotion monstre n’y est pas pour quelque chose, malgré notre véritable attachement au film d’Hazanavicius. Par ailleurs, Kate Winslet, actrice dans le film de Polanski, s’est vue remettre un César d’honneur par Michel Gondry, qui l’avait dirigée dans Eternal Sunshine.