Des robots qui boxent. Hugh Jackman. Shawn Levy (La nuit au musée). Sur le papier, ces trois éléments nous faisaient un peu peur. Comment un réalisateur si inégal allait-il pouvoir allier l’univers de la boxe à celui de la science fiction ? Ce mélange des genres est risqué mais lorsqu’on est épaulé par Disney, tout devient possible. Et quand on se paye une tête d’affiche comme Jackman, capable du meilleur (Le prestige, The fountain) comme du pire (Manipulations, Wolverine), on se dit que ce serait dommage de ne pas en profiter. Nous n’avions pas tenté notre chance au cinéma mais nous nous sommes rabattus sur le DVD. Cela valait-il le coup ?
Ancien champion de boxe, Charlie Kenton gagne aujourd’hui sa vie en enchaînant les tournois de robot boxe, sport ultra populaire en Amérique. Un matin, un enfant débarque chez Charlie et lui apprend qu’il est son fils. Complètement opposés, ils vont pourtant se retrouver autour d’une passion commune…
La grande qualité de Real Steel est le fait d’avoir réussi à reprendre tous les codes de base du genre en les intégrant à un univers futuriste qui permet des affrontements visuellement impressionnants que l’on n’a pas l’impression d’avoir déjà vus 100 fois. Certes, Levy n’est ni Scorsese (Raging Bull) ni Michael Mann (Ali) mais ses séquences de combat sont bien chorégraphiées et les robots offrent de nombreuses possibilités.
Bizarrement, ce qui nous a séduit le plus dans Real Steel, ce ne sont pas les scènes spectaculaires mais la relation entre le père et son enfant. Nous nous attendions à quelque chose de balourd et à un Hugh Jackman cabotin mais ce n’est pas du tout le cas. Au contraire ce dernier est très sobre et son jeune partenaire est lui aussi étonnant. Evidemment, on n’évitera pas les moments mielleux mais ils font partie du jeu. On retrouve dans le long métrage tous les thèmes fondamentaux du film sportif américain. Comme dans Warrior, Fighter ou Raging Bull, la famille est très importante. La boxe est l’élément qui peut rapprocher et unir mais elle est aussi source de conflits et peut mettre en avant les différends. Le personnage de Hugh Jackman, à l’image de celui interprété par Clint Eastwood dans Million Dollar Baby, a connu la gloire et se révèle nostalgique d’une certaine époque. Enfin, l’élément phare reste bien sûr le dépassement de soi qui permet l’acceptation de la défaite ou le mérite de la victoire. En l’intégrant, Real Steel nous rappelle évidemment Rocky et toutes les autres œuvres du genre.
On regrettera de ne pas voir plus longuement les personnages secondaires, beaucoup moins bien développés mais pourtant interprétés par des acteurs impeccables à l’image d’Evangeline Lilly (Lost) ou Anthony Mackie (Démineurs).
Real Steel est un divertissment familial très sympathique qui mélange avec brio tendresse, humour et sensations fortes. Vous en aviez marre du Hugh Jackman romantique (Australia) ? Penchez-vous sur ce film avant la sortie de The Wolverine, vous vous rendrez compte qu’il a repris du poil de la bête.