Critique : Sherlock Holmes 2, Jeu d’ombres – Iron Man chez les gitans

Affiche du film Sherlock Holmes - Jeu d'ombres de Guy Ritchie sur laquelle la Tour Eiffel est visible dans la nuit. Robert Downey Jr. et Jude Law sont dans une rue pavée. Holmes sourit et Watson pointe son arme vers un personnage dont on voit l'ombre. Il s'agit de Moriarty.

Guy Ritchie, connu sur la scène publique pour être l’ex mari de la chanteuse Madonna, est un cinéaste très inégal. On l’intitule souvent « le Tarantino anglais ». On aime bien ses intrigues désordonnées de gangsters barrés qui convoitent souvent un objet unique, comme le tableau de Rock’n’rolla ou le diamant de Snatch. Il a su se créer son styl en mettant en scène des loubards londoniens grotesques mais sympathiques. Mais à l’inverse du réalisateur de Pulp Fiction, Ritchie ne sait pas vraiment aller au-delà du divertissement. Il a su dépeindre Londres avec une certaine originalité mais nous n’avons jamais ressenti son amour du 7ème art comme on le voit dans les films de Tarantino qui vit à travers le cinéma et parvient à constamment lui rendre hommage en s’appropriant un grand nombre de modèles pour les contourner brillamment. Avec cette comparaison, on a peut être eu tendance à surestimer le britannique au lieu de le prendre pour ce qu’il est, un cinéaste livrant des œuvres (ultra)distrayantes à l’image de ce Sherlock Holmes 2 – Jeu d’ombres.

Holmes et Watson sont donc de retour. Cette fois-ci, ils vont affronter deux ennemis à leur hauteur, le professeur Moriarty et son bras droit le colonel Moran. Holmes s’apparente toujours à un super héros. En effet, son esprit brillant lui permet d’anticiper de manière assez incroyable, voire même de prévoir, et il dénote un grand nombre d’indices grâce à ses sens ultra développés s’alliant avec son esprit de synthèse. Cet aspect du personnage revient notamment dans les scènes de combat et bien sûr pour les résolutions d’énigmes. En cela, il n’y a pas vraiment d’évolution entre le premier et le second épisode même si ses capacités semblent accrues. C’est toujours un plaisir de retrouver Robert Downey Jr (Zodiac, Chaplin), moins cabotin que dans le premier. Le personnage s’est légèrement affiné et ne devient pas irritant, contrairement au Tony Stark du maladroit Iron Man 2 qui se perdait à vouloir trop en faire.

« Plus réussi est le méchant, plus réussi sera le film ». Hitchcock avait vu juste. Jared Harris (Mad Men) est parfait en Moriarty, professeur raffiné et aussi intelligent que le détective. A l’inverse de Mark Strong dans l’opus précédent, il n’est pas sous-exploité et les scènes entre les deux adversaires sont de véritables parties de plaisir. Jude Law (Bienvenue à Gattaca, Closer) est fidèle à lui-même dans le rôle du Docteur Watson, l’ami inséparable d’Holmes qui lui fait également office de béquille. On ne se lasse toujours pas du duo. Parmi les nouveaux venus, on compte Noomi Rapace (Millénium, Prometheus) en diseuse de bonne aventure. Malheureusement, son personnage manque cruellement d’épaisseur, étouffé par le duo principal. C’est également le cas de Mycroft Holmes, le frangin de Sherlock pourtant brillamment interprété par Stephen Fry (V pour Vendetta) dont les apparitions sont trop brèves.

Affiche personnage de Sherlock Holmes Jeu d'ombres qui présente Noomi Rapace armé de couteaux et en action.

Dans sa réalisation, Ritchie utilise les mêmes procédés que dans Sherlock Holmes premier du nom. Vous aurez donc des explications en flashbacks et des scènes d’action s’enchaînant sur la musique entrainante de Zimmer (Gladiator). Le spectateur est comblé. Servant une meilleure intrigue que l’opus précédent, elles sont jouissives, drôles, même si Ritchie a tendance à abuser des effets ralentis-accélérés. L’histoire ne se situe plus qu’à Londres, et en cela le film s’éloigne positivement de son prédécesseur, même s’il en devient trop long, notamment pour la partie en France.

Dans cet épisode sympathique, loin des sérieuses adaptations avec Peter Cushing et Christopher Lee, Guy Ritchie met le paquet sur certains éléments comme l’action mais oublie malheureusement d’en développer d’autres, comme certains personnages, et c’est dommage. On reste cependant séduits par ce Sherlock Holmes 2 qui nous réserve une belle partie de cache-cache et tient ses promesses au niveau du grand spectacle.

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Une réponse à Critique : Sherlock Holmes 2, Jeu d’ombres – Iron Man chez les gitans

  1. Je l’ai aussi trouvé trop long, ce qui m’a (à peine) gâché le plaisir… Par contre, moi qui ne suis pas fan des ralentis, ma grande surprise a été que les scènes de ralenti sont juste sublimes, ne m’ont jamais lassé même si elles sont nombreuses: les meilleures du film pour moi… Les manifestations de ses pouvoirs sont bien utilisées, les scènes de combat et de poursuite sont magnifiques. Et bon, j’adore Downey Jr, ce qui aide. On aime ou on aime pas.

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