La semaine prochaine, avec Spring Breakers, Vanessa Hudgens va casser son image d’adolescente sage qu’elle traîne depuis High School Musical, produit Disney calibré qui a atteint des sommets de ringardise et de mauvais goût. Heureusement, Hudgens n’a pas été vendre son âme au diable dans la saga Twilight. Elle s’est même montrée plutôt convaincante et attachante dans le teen movie College Rock Stars, un plaisir coupable bourré de bons sentiments mais agréable à regarder.
Si on s’est penché sur Sortilège, c’est probablement pour elle. Les raisons sont devenues obscures. On a fait un blackout. On s’est réveillé un pot de glaces Häagen Dazs vide dans les mains et des larmes séchées sur nos joues, six jours après le visionnage. Ce long métrage, c’est une torture.
C’est l’histoire de la Belle et la Bête, mais à la place de la Bête, on a droit à un gros kéké 2.0. Evidemment, au début, il est beau, musclé et a l’excuse d’avoir un père absent, ce qui le rend aigri. Le réalisateur n’a pas voulu jouer la carte de l’ordure jusqu’au bout et a tout de même filé un cœur à cet escroc interprété par Alex Pettyfer, un acteur qui sera poursuivi par son image d’adolescent débile toute sa vie, un peu comme Taylor Lautner. On est méchant car le bougre n’est pas si mauvais dans le long métrage, c’est tout simplement ce dernier qui est une catastrophe.
Le plus drôle est quand il se fait jeter un sort par une des sœurs Olsen. A chaque nouvelle scène, elle arbore une coupe de cheveux différente. Ne voulant pas se rendre sur le plateau certains jours de tournage, son visage apparaît souvent en incrustation Windows Movie Maker. La punition de Pettyfer est de se transformer en arbre. Le héros, censé devenir immonde, n’est finalement pas si moche. Il a simplement des barbelés représentant des branches tatoués sur le corps. Et il est chauve. Et en cela, le film est une insulte à ces individus qui luttent depuis des siècles pour prouver qu’un crane poli est synonyme de virilité. De nombreuses associations comme la CNCF, la Confrérie Nationale des Chauves de France, ont porté plainte pour délit de faciès. Le metteur en scène n’a même pas eu l’audace d’aller jusqu’au bout de son propos raciste. Au lieu de garder Pettyfer, il aurait dû engager un vrai chauve moche, une vraie victime de l’alopécie, un Yul Brynner de bas étage, un Vin Diesel du Connecticut.
Ne voulant pas sortir par peur de revenir chez lui encore plus hideux, Pettyfer rode dans son penthouse, capuche sur la tête, avec pour unique compagnon un aveugle interprété par l’excellent Neil Patrick Harris (How I Met Your Mother) qui prouve une nouvelle fois après Les Schtroumpfs qu’il n’est pas très doué pour choisir ses rôles sur grand écran. Mais un soir, Quasimodo décide de prendre son courage à deux mains et d’aller voir la jeune femme qu’il aime et qui a su révéler ses bons côtés. Tout le reste n’est qu’un ramassis de clichés mis en scène avec les pieds et Hudgens semble perdue au milieu de tout ça. On sent à travers son regard triste qu’elle a hâte d’en terminer avec cette période de sa carrière et l’on comprend qu’elle a déjà commencé à brûler toutes les bobines de ses anciens projets afin que ses enfants ne puissent jamais tomber dessus.
Sortilège aurait pu être un minimum plaisant s’il n’avait pas dégouliné de toute cette morale puritaine faussement camouflée par sa coolitude et son calibrage MTV qui aura probablement séduit beaucoup d’adolescents. C’est bien dommage, car on est certain que l’actrice principale mérite beaucoup mieux et n’est pas qu’un ersatz de Miley Cyrus. On ne retiendra du film que la partition de Marcelo Zarvos et en particulier le joli morceau Having a coke with you.
Si vous voulez vous faire du mal, regardez plutôt Amour, l’œuvre romantique de l’année, et ne gaspillez pas votre temps comme nous à vouloir découvrir des produits édulcorés uniquement pour balancer de vilains propos gratuitement par la suite.