Critique : The Dictator – Seule la mort l’arrêtera

Affiche du film The Dictator de Larry Charles sur laquelle le dictateur interprété par Sacha Baron Cohen est face à l'objectif avec des lunettes de soleil.

S’il continue de jouer avec le feu, il va finir par se faire buter. C’est ce qu’on se dit en sortant de la projection de The Dictator, la nouvelle comédie de l’allumé Sacha Baron Cohen (Borat, Brüno), qui vient de lâcher une nouvelle arme d’humour massif dans nos salles.

Quand il décide de se mettre dans la peau d’un tyran du Moyen-Orient, Baron Cohen ne fait pas les choses à moitié. Après une campagne extraordinaire durant laquelle on a vu le Général Aladeen parader et déverser les cendres de Kim Jong-Il par inadvertance, voici venue l’arrivée sur nos écrans de ce nouveau personnage créé par le comique qui réussit encore une fois à s’effacer au point de nous faire croire que ce dictateur existe vraiment.

Cette fois-ci, Sacha Baron Cohen ne cherche pas à tourner un documentaire façon Borat pour lequel il est allé très loin et a failli se faire choper par des rednecks texans enragés. Il opte pour un long métrage fictif et retrouve son compère Larry Charles, réalisateur des aventures du kazakh et de l’icône gay de la mode. En choisissant ce format, ils jouissent d’une plus grosse liberté et permettent au Général d’exister dans un scénario qui le cadre et lui offre un parcours concret. Les enjeux sont donc différents, l’évolution des personnages est possible et l’humour est exploité à travers des artifices intelligents, même s’il faut avouer qu’ils sont moins originaux. D’ailleurs, si les deux artistes n’étaient pas aux commandes, on se serait probablement ennuyer ferme car le script ne comporte rien d’exceptionnel.

Photo de Sacha Baron Cohen et Megan Fox tirée du film The Dictator. Le dictateur est sur un lit avec Fox, l'une de ses nombreuses conquêtes.

S’il reprend presque le même titre que le chef d’œuvre de Charlie Chaplin, le film de Larry Charles n’a pas beaucoup de points communs avec lui, mis à part le fait que l’acteur principal incarne plusieurs personnages. Oubliez toute la subtilité et l’élégance de Chaplin. Ici, le politiquement incorrect teinté d’une grosse touche de vulgarité est de rigueur. Baron Cohen ne s’arrête jamais, parle beaucoup de sexe mais pas uniquement et il est normal que beaucoup de spectateurs se perdent devant cette avalanche de gags culottés qui n’épargnent personne. On peut dire que Sacha Baron Cohen ose aller dans des directions très peu exploitées même si The Dictator nous rappelle à plusieurs reprises l’excellent Rien que pour vos cheveux.

Côté casting, il s’entoure de deux ou trois guests complètement inattendus et nous avions pu apercevoir dans la bande annonce le grand John C. Reilly (Frangins malgré eux) et la bimbo Megan Fox (Transformers), qui n’hésite pas à jouer de son image le temps d’une scène mémorable. Anna Faris (Scary Movie), second rôle principal, joue un personnage qui casse tous les stéréotypes habituels du genre et Ben Kingsley (Gandhi) nous sort le même couplet que dans Prince of Persia, mais ici l’humour est volontaire.

Encore une fois, Sacha Baron Cohen porte sa comédie sur ses épaules et le fait bien. Mais la nouveauté, c’est qu’il prouve qu’il sait toujours faire évoluer ses inventions dans un récit fictif, ce qu’il n’avait pas tenté depuis Ali G. On a hâte de découvrir la suite et l’on espère qu’il ne partira pas à la morgue de sitôt.

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2 réponses à Critique : The Dictator – Seule la mort l’arrêtera

  1. Très bonne comédie dont certains gags nous font hésiter entre rires aux éclats ou sentiment de gêne vis à vis des autres spectateurs. En tous cas le film est une belle réussite avec une bande son intelligemment construite. Une bonne surprise.

    • Kévin Romanet dit :

      C’est vrai que la bande originale est vraiment bien faite ! Pour les rires gênés ça m’a fait exactement le même effet dans la salle 🙂

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