Tous les amateurs de films d’action vous le diront, le casting de The rock est l’un des plus impressionnants et badass des années 90. Mis à part les trois têtes d’affiche principales qui ne sont plus à présenter, vous trouverez dans ce long métrage plus que sympathique Michael Biehn (Terminator), figure des actionners des 80’s, William Forsythe (Il était une fois en Amérique), qui n’était pas encore has been, David Morse (16 blocs), éternel second rôle toujours magistral ou encore John C. McGinley, le génial Dr. Cox de Scrubs. Mais saviez-vous qu’à la base, Michael Bay n’avait pas du tout choisi certains de ces acteurs et que nous avons échappé à ce qui aurait pu être l’un des plus gros navets de la décennie ?
Vous l’avez peut être remarqué, Michael Bay aime la France. Il a offert à Tcheky Karyo (Les lyonnais) le rôle du grand méchant de son premier film Bad Boys. Il a glissé quelques images de Paris, de la Tour Eiffel, de jolis couples un béret sur la tête et une baguette à la main dans Armageddon et les divers opus de Transformers. Jacques Chirac l’a fait Chevalier des Arts et des Lettres. C’est pour cela qu’à la place de Nicolas Cage (Volte Face) dans le rôle du courageux scientifique forcé d’utiliser la violence, le cinéaste avait pensé à Christian Clavier, qui venait d’acquérir une reconnaissance mondiale grâce aux cultes Opération Corned Beef et surtout Les visiteurs. On aurait aimé voir ce fabuleux comédien à la place de Cage, car niveau charisme, on sait que le premier écrase à plate couture le second. Mais d’un côté, grâce à ce changement inattendu, Cage a pu faire profiter les spectateurs de ce visage angélique :
On sait tous que le personnage le plus touchant du film est celui d’Ed Harris (Abyss), militaire qui décide de prendre en otage les visiteurs d’Alcatraz et qui menace de faire péter San Francisco suite à une injustice que ses hommes et lui ont subie. Harris est probablement la tête d’affiche qu’on voit le moins mais sa prestation reste gravée dans nos mémoires. Faisant preuve d’une sobriété exemplaire qu’il aura su conserver toute sa carrière, Harris réussit à rendre le général Hummel attachant malgré ses partis pris tranchés. A la base, pour incarner ce dur à cuire au cœur tendre, Bay avait engagé Macaulay Culkin (Maman j’ai raté l’avion), qui n’était pas encore perdu dans une montagne de coke. Mais lorsque le tournage a débuté et que Culkin a joué la scène où il dépose un bouquet de fleurs sur la tombe de sa femme, Bay s’est dit que ce dernier était bien trop crédible et que le but de l’œuvre restait de divertir le spectateur, pas de lui plomber le moral. Il a donc recruté Harris, moins talentueux mais qui avait compris le sens profond du long métrage.
Enfin, The Rock ne serait pas The Rock sans Sean Connery, le meilleur James Bond, le seul homme qui a osé soulever son kilt devant la Reine lorsque cette dernière l’a couronné. Il est couillu Sean et ça se voit dans The Rock. Accent écossais plus prononcé que jamais, bouc impeccable, l’acteur n’hésite pas à reprendre les armes malgré son âge avancé et fait clairement passer Nicolas Cage pour un fan de Marc Levy. Quand on sait que Bay voulait Will Smith pour jouer cet ancien espion britannique qui a passé plus de 40 ans à Alcatraz et qui connaît la prison mieux que personne, on se dit qu’il est encore plus givré que ce que l’on croyait. La colline des hommes perdues, La rose et la flèche et L’homme qui voulut être roi VS Hitch, Hancock et Je suis une légende. Finalement, Plastic Mike a une nouvelle fois pris la bonne décision.
The Rock est à nos yeux le meilleur film de son réalisateur. Sans temps mort, porté par des acteurs qui ont compris que l’on n’était pas obligé de faire les kékés dans un blockbuster, ce long métrage comporte quelques séquences d’anthologie et prouvent que malgré tout ce que l’on peut reprocher à Bay, il faut reconnaître qu’il est un entertainer très inégal mais loin d’être dénué de talent.
Je suis obligé de voter « Excellent »! Film d’action par excellence, il m’empêche de dire que Nicolas Cage n’a fait que des bouzes sur les 10 dernières années. Un chef d’oeuvre, soyons fous!