Après avoir fait sensation à la Qunzaine des réalisateurs du dernier Festival de Cannes et être reparti avec le Prix de la Critique Internationale du Festival du film américain de Deauville, The We and the I débarque enfin dans nos salles. Michel Gondry nous embarque dans un bus new-yorkais dans lequel une bande d’adolescents effectue son dernier trajet avant les vacances scolaires.
Gondry est un metteur en scène qui a son propre univers et a su toucher à plusieurs genres avec brio. Il fait partie de ces réalisateurs qui peuvent enchaîner des blockbusters pétaradants (The Green Hornet) et des œuvres à petit budget comme The We and I. Alors forcément, à chaque nouveau long métrage, on attend de lui qu’il nous surprenne et nous emmène en terrain inconnu.
Ce n’est pas totalement le cas avec ce nouveau film. Gondry nous fait vivre une traversée dans New York et plus particulièrement le Bronx, terrain de jeu exploité de nombreuses fois au cinéma. Mais cela ne l’empêche pas de l’utiliser à sa sauce puisque The We and the I se passe essentiellement dans ce fameux bus. Losque le spectateur le quitte, c’est pour assister aux délires visuels du cinéaste qui s’amuse à nous montrer une vieille qui tabasse un adolescent, un ghetto blaster télécommandé qui traverse la rue ou à filmer avec un téléphone un jeune qui se fait courser. La créativité est toujours présente et Gondry équilibre bien son film pour ne pas tomber dans la surenchère avec ces courts passages.
Dans le bus, c’est un tout autre spectacle. Nous assistons à des échanges houleux entre les jeunes qui se disputent, se bagarrent, se larguent devant leurs potes ou emmerdent les autres usagers. Toute la bande de comédiens amateurs est bluffante. Ils réussissent à nous communiquer leur énergie ainsi que leur bonne humeur et l’on reste bouche bée quand on apprend que Gondry n’a pas laissé de place à l’improvisation. On comprend d’autant plus leur complicité car on sait qu’il est difficile de jouer en harmonie dans un espace réduit avec un nombre important de partenaires. Ce qu’on retiendra également du long métrage, c’est sa bande originale toujours très bien utilisée qui ravira tous les amateurs de Hip Hop et autres fans de Isaac Hayes. Après le génial documentaire Block Party, le réalisateur confirme une nouvelle fois qu’il a de très bons goûts musicaux.
En revanche, même si l’on s’est laissé porté pendant toute la durée du trajet, le film ne nous a pas stupéfié comme les précédentes œuvres de l’artiste (Eternal Sunshine, Soyez sympas rembobinez). On apprécie la dernière partie, plus douce et dramatique, mais elle est tellement prévisible qu’elle nous laisse sur notre faim. On comprend que certains spectateurs aient trouvé le résultat vain et sans intérêt.
The We and the I n’est clairement pas notre Gondry préféré mais c’est un long métrage idéal pour la rentrée, plein d’enthousiasme et d’humour. Embarquez avec cette troupe déjantée et touchante, ce sera l’occasion de redevenir adolescent le temps d’un voyage hors du commun.
Si l’idée de base est plutôt originale, le film ne m’a clairement pas emballé. Les grigris de Gondry n’y changeront rien, quand l’intrigue est quasi inexistante, aucun artifice ne peut s’y substituer! Un peu déçu, dommage…