Critique : The Wire – Infernal Affairs

Bannière de la saison 3 de The Wire. Nous y voyons Stringer Bell et Avon Barksdale passer face à une voiture occupée par McNulty et Greggs.

En ce moment, la saison cinq de Breaking bad bat son plein et l’on se rend compte que l’on est en train d’assister à la fin d’un programme brillant. Comme d’habitude, on en profite pour ressortir les fameux classements des meilleurs séries de tous les temps et l’œuvre qui aura relancé Bryan Cranston est venue s’imposer aux côtés de shows légendaires tels que Six Feet Under ou Les Soprano. Si nous devions en retenir une seule, on choisirait The Wire, programme parfait que vous devez découvrir absolument si vous n’en avez pas eu l’occasion.

Sur écoute bénéficie d’un équilibre parfait entre le fond et la forme. Dans la première saison, nous découvrons une équipe qui regroupe des inspecteurs des stups et de la brigade criminelle qui a pour mission de faire tomber un gang de trafiquants. En résumant la série ainsi, on pourrait croire qu’il s’agit d’une chasse à l’homme remplie de scènes d’action et de rebondissements spectaculaires.

Là où le créateur David Simon a renouvelé le genre et s’est démarqué des insupportables Experts, c’est qu’il a véritablement fouillé son sujet pour présenter le quotidien et la rivalité de deux organisations ultra méthodiques. D’un côté, nous suivons l’équipe de l’inspecteur McNulty (Dominic West), un flic entêté et passionné qui subit les foudres de ses supérieurs hiérarchiques mais également des juges et procureurs. Nous découvrons l’envers du décor et Sur écoute est probablement ce qui a été fait de mieux dans le genre policier mais la série s’est également imposée comme un programme politique de référence. De l’autre côté, nous rencontrons Avon Barksdale (Wood Harris) et son associé Stringer Bell (Idris Elba), deux dealeurs à des années-lumière des clichés habituels. Barksdale voit ses activités comme une entreprise, un empire qu’il a fondé et qu’il doit faire fructifier.

Photo de Michael Kenneth Williams dans The Wire. Omar Little semble regarder un autre personnage. Sa phrase "All in the game yo, all in the game" est inscrite à côté de son visage comme une citation.

Barksdale est le roi et il a à sa disposition de nombreux petits soldats qui subissent eux aussi une pression hiérarchique. Entre les deux camps, un jeu du chat et de la souris va se créer et sera ralenti ou accéléré par de nombreuses embûches.

Au milieu de tout ça, nous retrouvons un toxico qui collabore avec la police et qui a l’envie de s’en sortir et Omar Little (Michael Kenneth Williams), un gangster charismatique solitaire aux intentions et agissements douteux. S’il y a énormément de protagonistes, ils sont tous très bien développés. Simon a su créer une personnalité hors du commun pour chacun d’eux. Sur écoute évite le pathos et ne prend la défense de personne. Cette fresque réussit à dépeindre une réalité glauque sans artifice et complaisance. On est parfois surpris des décisions des personnages jamais totalement bons ou mauvais et si The Wire est doté d’un aspect documentaire, le show n’oublie jamais qu’il doit laisser le spectateur sur sa faim et le captiver.

Si vous voulez vivre une plongée dans les paysages gris de Baltimore au milieu des flics déterminés et des criminels malins, Sur écoute est faite pour vous. La série ne prend jamais son public pour des idiots et sollicite en permanence sa réflexion tout en le chamboulant avec des péripéties toujours très bien amenées. La perfection à tous les niveaux.

Et vous, quelle est votre série préférée ?

Ce contenu a été publié dans Séries. Vous pouvez le mettre en favoris avec ce permalien.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée.

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.