Pour son nouveau film, le génial Andrew Niccol (Bienvenue à Gattaca, Lord of War) détenait un concept en or. Dans un futur pas si lointain, les humains sont génétiquement modifiés et s’arrêtent de vieillir à 25 ans. Le temps est devenu une unité monétaire. On le gagne en travaillant, on le perd en payant. Les pauvres n’ont généralement plus que quelques heures à vivre et sont obligés de courir en permanence tandis que les riches ont le temps de prendre leur temps.
Un synopsis comme celui-ci propose une multitude d’interprétations, de messages à transmettre, aussi bien sur le plan scientifique que philosophique. Hélas, pour son premier film en Major, Niccol a privilégié l’action et surtout la romance. Puisque c’est la mode des films d’action sexy, on a décidé de prendre un casting de jeunes stars en vogue et de mettre de côté l’approche cérébrale.
Attention, In Time n’est pas une purge. Les trente premières minutes plantent le cadre et l’ambiance de manière plutôt efficace. Le casting est convaincant et agréable. C’est lorsque Justin et Amanda décident de faire les Robin Des Bois de la montre que tout cela se corse. Nos deux héros poursuivis par les gardiens du temps (sorte de policiers) et les Minute Men (un gang amateur de jus d’orange) deviennent des fugitifs et doivent absolument trouver des pépettes pour survivre et les refiler aux pauvres. Cela donne donc une succession de scènes d’action et de Love qui se laissent regarder sans réellement nous captiver. Timberlake passe de l’homme ordinaire à un mec super balèze, ce qui n’est pas toujours crédible.
Le message est plutôt naïf et loin des autres longs métrages complexes qu’avait mis en scène Niccol. C’est réellement l’une des déceptions de l’année. In Time n’est pas franchement mauvais mais l’on attendait beaucoup plus du prodige. Une œuvre ordinaire pour un cinéaste si spécial.
Enfin, était-ce utile de changer In Time, titre original, en Time Out ?